«Indépendance et travail ou Indépendance et vol?» dixit Ousseine Mkandra. Mkolo Nalawé! », « Que le colonisateur s’en aille! », ...
«Indépendance et travail ou Indépendance et vol?» dixit Ousseine Mkandra.
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nombreux politiciens comoriens, ses doutes s’étaient transformés en certitudes, et c’est alors qu’il lança sa célèbre prophétie: «Ouhourou Na Hazi aou Ouhourou na Widzi?», «Indépendance et travail ou Indépendance et vol?».
En réalité, le choix du 1er novembre pour évoquer l’attachant souvenir de l’attachant Hadj Ousseine Mkandra n’est pas fortuit, tant s’en faut. En effet, le 1er novembre 2006, Hadj Ousseine Mkandra nous quittait, après avoir fini son existence terrestre dans la dignité et le respect des autres. C’était un homme remarquable et admirable à tous points de vue. C’était un autodidacte qui parlait aisément français, arabe et anglais. Imam de la Grande Mosquée de Boingoma, il était un féru de théologie, et pouvait parler de l’Islam pendant des heures. On le disait l’homme de Boingoma, mais était également l’homme de Fomboni et de Djoiezi. On le disait l’homme de Mohéli, mais avait de la famille à Mayotte. Un Comorien accompli.
Le 1er novembre est également l’occasion de rappeler que sa fameuse interrogation de 1974 n’était pas une question, mais plutôt une affirmation: «Ouhourou na Widzi», «Indépendance et vol». Il savait. Il savait que les Comores indépendantes allaient être gérées dans le désordre et le «vol» et non dans l’ordre et le «travail». Plus les années passent, plus les pratiques indécentes et malsaines des autorités comoriennes confirment l’option du «vol», donc de l’«Indépendance et vol». Les autorités des Comores indépendantes ont aligné les scandales politico-financiers, donc le «vol». Et, ce n’est pas le scandale de trafic parallèle de passeports provoqué par le truand Abou Achirafi Ali Bacar et sa bande de roquets et de bandits qui infléchira la mauvaise pente sur laquelle sont les Comores. Ce ne sont pas les trafics d’Abou Achirafi Ali Bacar et de ses protections présidentielles qui donneront aux Comoriens et au reste du monde le sentiment qu’entre le «vol» et le «travail», les autorités des Comores ont fait le choix du «travail».
En bon patriote, et au fond de lui-même, Hadj Ousseine Mkandra aurait aimé se tromper sur les options des autorités comoriennes après l’accession des Comores à l’indépendance. Mais, il savait qu’il n’allait pas se tromper. Presque quarante ans après sa fameuse question aux allures d’affirmation, le «vol» prévaut, et aujourd’hui, à la question «Ouhourou Na Hazi aou Ouhourou na Widzi?», «Indépendance et travail ou Indépendance et vols?», on doit répondre sans risque de se tromper: «Ouhourou Na Widzi», «Indépendance et vol».
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 1er novembre 2013.