SONELEC : les nouveaux compteurs prépayés, une modernité qui appauvrit le peuple. Cette situation dépasse l’inconfort primitif car elle crée un malais
SONELEC : les nouveaux compteurs prépayés, une modernité qui appauvrit le peuple
Dans le pays, les nouveaux compteurs électriques, vantés comme une avancée technologique, se révèlent être un véritable casse-tête pour les consommateurs. Ce qu’on nous a promis comme une gestion transparente et efficace de l’électricité devient en réalité un carnage : les kilos achetés sont consommés à une vitesse vertigineuse, même chez ceux qui n’utilisent que quelques lampes. Le résultat en est que des foyers voient leur budget énergétique exploser sans comprendre pourquoi, à force de devoir recharger toutes les deux à trois semaines.
Cette situation dépasse l’inconfort primitif car elle crée un malaise profond dans la population, qui se sent flouée et impuissante. Dans un pays où les droits des consommateurs sont rarement défendus, où les voix citoyennes sont timides et isolées, la dénonciation de ce déséquilibre reste hélas un cri dans le vide.
Et pourtant tout se passe dans un contexte où le gouvernement commence à trouver des solutions face aux délestages, ce qui fait germer une lueur d’espoir, en adoptant une politique de généralisation des centrales solaires comme ressource énergétique. Une initiative censée véritablement alléger les factures des Comoriens et offrir une autonomie énergétique tant attendue. Mais pour que cette transition profite réellement au peuple, elle doit s’accompagner d’une gestion transparente, équitable et réellement pensée pour les citoyens et consommateurs.
Il est donc urgent que la société civile comorienne se réveille et commence à s’intéresser à ces vrais sujets sociaux puisque l’électricité n’est pas un luxe, mais plutôt un besoin fondamental. Laisser la population payer le prix fort pour une technologie qui devait faciliter la vie est inacceptable. Les autorités politiques doivent comprendre que ces grandes questions sociales ne disparaîtront pas par l’indifférence ou le silence. Elles reviendront tôt ou tard, et elles rattraperont ceux qui auront ignoré la voix des sans-voix.
Être des dignes politiciens, ce n’est pas se cacher derrière le fait passif populaire, encore moins manquer de vision et de créativité face au silence populaire, pire encore promettre et oublier après. Être de dignes présidents, gouverneurs, ministres, députés, maires, c’est écouter, anticiper, protéger ses citoyens et agir concrètement pour leur bien-être. Notre pays mérite des leaders capables de se mesurer à ces défis, plutôt que de se cacher derrière des modernités factices qui ne font qu’appauvrir la population.
Le temps est venu de dire : assez ! Ces compteurs, ils ont beau être aussi intelligents, mais ne doivent pas être un outil de tuer les gens, de les exploiter, mais un véritable progrès pour tous. Il est donc temps de se dire : défendons ces droits des consommateurs aux Comores et y exiger des réponses concrètes de la part des services publics.
Abdoulatuf Bacar

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