Mort d'Akbar : "Oui, Monsieur le président, il y a dans cette affaire l'odeur d'un crime d'Etat"

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Mort d'Akbar : "Oui, Monsieur le président, il y a dans cette affaire l'odeur d'un crime d'Etat". Et dans le cœur du peuple, il se forme alors une cer

Affaire Akbar : Lettre ouverte au président de la république


Mort d'Akbar : "Oui, Monsieur le président, il y a dans cette affaire l'odeur d'un crime d'Etat"

Monsieur le président,
Il est des silences qui protègent la paix, il en est d'autres qui annoncent la tempête. Celui qui entoure la mort d'Akbar, décédé dans les geôles de l'Etat, n'est pas un silence administratif.

C'est un vide politique, un effacement moral, une absence qui gronde comme un avertissement , car lorsqu'un citoyen meurt sous la garde de la république, il ne s'agit plus d'un fait divers, il s'agit d'une question d'Etat.

Et une nation qui se tait face à cela cesse d'être une communauté de droits, pour devenir une simple extension de la force. Oui, Monsieur le président, il y a dans cette affaire l'odeur d'un crime d'Etat. Non pas parce que le peuple veut accuser, mais parce que l'Etat refuse d'expliquer. Dans une démocratie fragile comme la nôtre, le silence est une arme dangereuse , il nourrit la rumeur, attise la colère, fracture la confiance.

Et dans le cœur du peuple, il se forme alors une certitude terrible : Si l'Etat peut laisser mourir un homme dans ses prisons sans un mot , sans un rapport, sans lumière, alors nul n'est en sécurité. Le citoyen ne se demande plus ce qui est arrivé à Akbar, mais ce qui pourrait lui arriver lui-même demain.

Monsieur le président,
votre silence n'est pas perçu comme de la prudence.
Il est perçu comme un abandon. Et l'abandon d'un peuple par son chef est la première marche vers la déliquescence d'une république.

Vous dirigez un pays jeune, vulnérable, dont les institutions sont encore en construction.

Vous savez mieux que quiconque qu'un État ne tient pas par les armes, ni par les uniformes, mais par la légitimité :

Et la légitimité se construit par un principe simple : quand la vie d'un citoyen est en jeu, l'Etat doit répondre immédiatement et publiquement avec vérité. Or , depuis la mort d'Akbar la république a perdu sa voix. Elle n'a ni parlé, ni expliqué, ni rassuré. Dans un moment où chaque citoyen scrutait la réaction de son gouvernement, celui ci a choisi l'ombre.

Mais, l'histoire nous apprend qu'il n'y pas plus dangereux qu'un peuple qui cesse de croire en la justice de son pays.

C'est le terreau des ruptures, celles des colères collectives, des insurrections silencieuses qui s'installent dans les consciences avant d'éclater dans les rues. Le silence actuel est une braise froide, mais une braise tout de même. Sous une poitrine nationale blessée, il suffit d'un souffle pour la rallumer.

Monsieur le président, l'heure n'est plus à la retenue. Cette affaire exige un acte d'autorité, non pas pour punir, la punition viendra plus tard ,mais pour éclairer.

Elle exige une parole présidentielle non pas pour apaiser les réseaux, mais pour restaurer la confiance.
Elle exige une enquête indépendante, non pas pour satisfaire des opinions, mais pour préserver l'intégrité de l'Etat.

La république ne peut pas se permettre d'être silencieuse autour de la mort d'un de ses enfants, sinon ce silence deviendra tôt ou tard une faille dans le socle national.

Je vous écris avec respect, mais avec franchise que les heures graves imposent
La nation observe. Elle attend. Et juge.

Que votre parole vienne Monsieur le président.

Car dans cette affaire, ce n'est pas l'affaire seulement la mort d'un homme qui interroge la conscience nationale c'est la vie même de la république.

Daoud Halifa

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