Analyse du discours d'Azali à la COP30 : Une diplomatie comorienne qui s’affirme sur la scène mondiale. Ce déplacement du Président Azali, de Doha jus
ANALYSE POLITIQUE du discours du Président Azali Assoumani à la COP30
I. Un discours d’État, empreint de gravité et de vision globale
Le discours prononcé par le Président Azali Assoumani à Belém, au cœur de l’Amazonie, marque un tournant majeur dans la diplomatie comorienne. En présence des grandes puissances du monde, notamment le Président français Emmanuel Macron, le Président brésilien Lula da Silva, et d’autres leaders internationaux, le Chef de l’État comorien a pris la parole non pas en simple représentant d’un petit archipel, mais en porte-voix d’une humanité vulnérable face à la crise climatique.
Dans une atmosphère empreinte d’urgence, Azali a su lier la question climatique à la survie humaine, évoquant des chiffres alarmants : +1,2 °C déjà atteints, +2,7 °C en perspective, et des conséquences potentiellement irréversibles.
En rappelant que chaque dixième de degré compte, il a replacé le débat climatique dans sa véritable dimension : une question de vie ou de mort pour les peuples insulaires comme les Comores.
II. Une diplomatie comorienne qui s’affirme sur la scène mondiale
Ce déplacement du Président Azali, de Doha jusqu’au Brésil, illustre la montée en puissance d’une diplomatie comorienne proactive et engagée. Il ne s’agit plus d’une simple présence symbolique aux grandes conférences internationales, mais d’une diplomatie d’influence, articulée autour d’un plaidoyer constant pour la justice climatique et la solidarité internationale.
En rappelant que les pays en développement supportent déjà plus de 500 milliards de dollars de pertes économiques annuelles dues au dérèglement climatique, le Président a démontré une maîtrise des enjeux économiques mondiaux.
Il a surtout mis en lumière l’injustice structurelle du système actuel : les pays les moins responsables du réchauffement sont ceux qui en paient le prix le plus lourd.
Ce discours s’inscrit dans la continuité d’une tournée diplomatique intense, où le Chef de l’État n’a cessé de plaider pour les Comores et pour l’Afrique. À travers cette dynamique, Azali Assoumani redéfinit le rôle de notre pays dans le concert des nations : un petit État, mais à la voix grande et claire, capable de parler d’égal à égal avec les puissances du Nord.
III. Une parole écologique enracinée dans la réalité comorienne
Ce qui donne à ce discours sa profondeur, c’est qu’il ne s’agit pas d’un exposé abstrait.
Le Président Azali parle d’expérience. Il évoque les cyclones Kenneth (2019) et Chido (2024), qui ont durement frappé l’archipel, causant des pertes humaines et économiques massives.
Il parle en homme d’État ayant vécu les blessures du climat sur son propre territoire.
En cela, il élève la question comorienne au rang d’exemple universel : “le changement climatique n’est pas une théorie, c’est une urgence humaine”.
Cette formule, lourde de sens, restera sans doute comme l’une des plus fortes de son intervention.
Azali Assoumani a également mis en avant les mangroves comoriennes, véritables trésors écologiques capables de capter quatre fois plus de carbone que les forêts tropicales. En appelant à faire des communautés locales les gardiennes légitimes de ces écosystèmes, il a donné une dimension sociale et culturelle à son message environnemental.
Le climat n’est plus ici une question d’experts : c’est une question de dignité, de souveraineté et de survie collective.
IV. Une interpellation morale adressée aux puissances mondiales
Face aux grandes nations, le Président comorien a su manier la fermeté diplomatique et la responsabilité morale. Son appel à “une action mondiale accélérée” et à la tenue des promesses financières des pays riches résonne comme un cri du cœur mais aussi comme un appel à la justice internationale.
Lorsque Azali dénonce le fait que moins de 10 % des fonds d’adaptation atteignent réellement les pays vulnérables, il met en lumière un déséquilibre éthique qui mine la crédibilité du multilatéralisme.
Il ne réclame pas la charité, mais l’équité et la responsabilité partagée.
En plaidant pour un Nouveau Cadre Collectif Quantifié à hauteur de 1 400 milliards de dollars par an d’ici 2030, il démontre que la solution passe par un engagement global, structuré et mesurable, loin des promesses verbales souvent non tenues.
V. Une vision d’avenir : éducation, jeunesse et transition verte
Le Président Azali a eu la lucidité de rappeler que la transition climatique ne se fera pas sans une transition générationnelle.
Seulement 2 % des financements climatiques mondiaux sont dédiés à l’éducation, alors que 60 % des Africains ont moins de 25 ans.
Ce constat, profondément stratégique, fait écho à la vision de long terme qu’il défend depuis plusieurs années : former la jeunesse pour bâtir un État résilient et durable.
Le triptyque final de son discours ,
mettre fin à la déforestation d’ici 2030,
tripler les énergies renouvelables d’ici 2035,
doubler le financement de l’adaptation avant 2030 ,
résume une ambition claire : celle d’un engagement concret, loin des slogans, et inscrit dans le temps.
VI. OUI Al imam Azali Assoumani, la voix des îles et de l’Afrique vulnérable
En définitive, le discours du Président Azali Assoumani à la COP30 n’est pas seulement celui d’un dirigeant africain venu réclamer une aide. C’est celui d’un visionnaire, d’un leader moral et stratégique qui rappelle à la communauté internationale que la planète n’a pas deux poumons, mais un seul ,et qu’il bat au même rythme à Moroni, Belém, Paris ou Brasilia.
À travers ce plaidoyer, le Chef de l’État comorien a non seulement renforcé l’image internationale des Comores, mais il a aussi réaffirmé le rôle du pays comme acteur crédible dans la gouvernance mondiale du climat. Sous sa présidence, la voix comorienne s’est élevée au rang de conscience collective.
Et comme le dit le RDDC :
“Quand la diplomatie s’unit à la vision, la petitesse géographique devient grandeur politique.
Fakihi Mradabi
Président du RDDC
Paris, le 07 Novembre 2025

COMMENTAIRES