Mireille Rasoamiaramanana : « Mon principal objectif est de faire la promotion de la culture comorienne »
Vainqueur du 3ème prix du salon de la mode de Mayotte de 2015 où elle représentait les Comores, son pays d’adoption, Mireille Rasoamiaramanana est une jeune styliste dont les créations font dialoguer tradition et modernité. Elle est notre femme du mois.
Mireille Rasoamiaramanana a remporté le 3ème prix du salon de la mode de Mayotte en 2015.
© Service de Presse de l'Ambassade de France aux Comores
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Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Mireille Rasoamiaramanana. Je suis mère de famille et assistante dans un cabinet d’avocat. Je suis également styliste designer et propriétaire de Shiromani design.
Quel est votre parcours dans la mode ?
Je suis une styliste autodidacte. J’ai toujours aimé la mode. C’était un rêve que j’avais envie de réaliser.
J’ai réalisé ma première expérience en 2012 lors la Journée de la Femme organisée par l’ALCOI (Association Linga culture de l’Océan Indien) où j’ai participé à un défilé. Mais ma première grande apparition a eu lieu l’année dernière lors du 6ème salon de la mode à Mayotte où j’ai gagné le troisième prix en représentant la Grande-Comore.
Je ne m’attendais pas du tout à cette troisième place. Gagner le troisième prix face à une trentaine de stylistes, ça signifie que l’on a du potentiel ici aux Comores.
Pouvez-vous nous présenter Shiromani Design ?
Shiromani Design une maison de mode dont je suis la designer. Je travaille avec un couturier avec qui nous créons des vêtements, des accessoires, des sacs, des bijoux et des chaussures.
Mon principal objectif est de faire la promotion de la culture comorienne au travers de créations modernes réalisées à partir du tissu traditionnel comorien : " le shiromani".
Mon style est un mélange de tradition et de modernité. Tradition par l’usage du tissu traditionnel, et modernité par la coupe des vêtements. J’aime bien mélanger le tissu traditionnel qu’est le Shiromani avec le tissu malgache qui est le soga. C’est pour rappeler un peu mes deux traditions. J’utilise aussi des matières naturelles comme les boutons en coco et le rafia. C’est aussi pour rappeler aux gens d’où je viens, même si je vis depuis très longtemps en Grande-Comore.
Sitty Thourayat Daoud portant une création de Mireille Rasoamiaramanana.
© Haja Faniry
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Où en est le milieu de la mode aux Comores ?
Le milieu commence à se développer. Au fur et à mesure des participations des Comoriens aux salons de la mode, on se rend compte que certains stylistes ont un vrai potentiel.
Mais le gros du problème est le manque de moyen pour développer ces talents. Les coupures d’électricité par exemple peuvent empêcher de fournir un modèle à un client. De plus on manque de matériel sur place. Pour ma part, je suis parfois obligée de commander à Madagascar.
Que souhaiteriez-vous pour l’avenir de la mode aux Comores ?
Je souhaiterais la création de formations dans les écoles, ainsi que le développement de maisons de haute couture.
J’aimerais que le milieu se développe un peu plus comme ce qui se fait à l’extérieur. Sakina Msa par exemple est une grande styliste comorienne qui a vraiment réussi à se développer en France.
Quels sont vos futurs projets ?
Mon futur projet est de créer mon propre évènement et d’organiser un grand défilé. Je vais d’ailleurs présenter un défilé le 26 novembre en partenariat avec Djivani création et l’Alliance Française de Moroni.
Un mot pour la fin ?
Je voudrais remercier ma famille d’ici et d’ailleurs, L’ALCOI, Sitty Thourayat Daoud "égérie » de ma marque, Marie Herrisé et l’équipe du Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France, Pierre Barbier de l’Alliance Française pour sa confiance, mes clients, mes amis, et ceux qui me soutiennent et qui me font confiance dans cette magnifique aventure.
Sitty Thourayat Daoud portant une création de Mireille Rasoamiaramanana.
© Haja Faniry
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© Service de Presse de l'Ambassade de France aux Comores