Notre pays est en deuil. Il vient de perdre l’un de ses illustres dignitaires religieux, l’ancien grand cadi de Moroni, Said Mohamed Djeila...
Notre pays est en deuil. Il vient de perdre l’un de ses illustres dignitaires religieux, l’ancien grand cadi de Moroni, Said Mohamed Djeilane. Il a été enterré ce mardi 10 février 2015 à Moroni, dans le cimetière qui jouxte la mosquée Doueda, à côté de son père spirituel, son maitre à penser, l’ancien grand mufti de la République, Said Mohamed Abdourahmane. Il a eu droit à des funérailles nationales qui ont vu la participation du Chef de l’Etat, des membres de son gouvernement, des hautes autorités du pays et d’une foule nombreuse venue des quatre coins du pays. Ces milliers de personnes sont venus dire adieu à leur cadi qui les a bercés durant des décennies avec sa voix de stentor, unique en son genre, dans les kassaïd, les prières, les darassas et les célébrations des mariages.
Fundi Djelane était une autorité morale respectée de tous qui a toujours combattu l’intolérance et a œuvré pour la cohésion sociale. Formé aux Comores, comme il aimait le rappeler, il a œuvré pour la préservation d’un « Islam comorien », hérité des aïeux, loin des intégrismes et d’autres pratiques religieuses non conformes aux us et coutumiers du pays. C’était un nationaliste qui a toujours milité pour l’unité du pays. Il n’hésitait pas à critiquer à Mayotte la présence française dans cette ile et ses conséquences sur la dépravation des mœurs. Il était tout aussi virulent à l’encontre des dirigeants comoriens qui n’œuvraient pas pour le bien être de sa population. Durant des décennies, il était le principal hatub de la mosquée de vendredi de Moroni avant de céder les règnes à la nouvelle génération d’imam. Adepte du soufisme, il était le chef de la tariqa el Kadri.
Fundi djeilane aimait sa ville de Moroni et était très attaché à son quartier natal de Mtsangani. Nos sincères condoléances à sa sœur jumelle, ses deux filles, à ses neveux et nièces et à toute la famille. Qu’Allah lui pardonne ses péchés et l’accueille au paradis. Texte © ComoresDroit