L'ancien Premier ministre des Comores, M. Abbas Djoussouf est décédé à l'île Maurice le dimanche 13 juin 2010 à la suite d’une long...
L'ancien Premier ministre des Comores, M. Abbas Djoussouf est décédé à l'île Maurice le dimanche 13 juin 2010 à la suite d’une longue maladie.
Né le 22 aout 1942 à Moroni, il est père de 5 enfants. Après avoir fait ses études primaires et secondaires à Moroni, il entre en 1963 à l'école nationale des Sciences Géographiques (IGN) à Saint Mandé en FRANCE. Ingénieur Géographe, il est nommé Directeur des Services Topographiques des COMORES de 1965 à 1970. Après le rachat d'AIR COMORES par AIR FRANCE, il est nommé Directeur Commercial d'AIR COMORES de 1970 à 1973.
C'est en 1968 qu’Abbas DJOUSSOUF entre sur la scène politique comorienne en participant à la création du Rassemblement Démocratique du Peuple Comorien (RDPC), autrement dit PARTI BLANC. Le 3 aout 1975, Abbas DJOUSSOUF devient, après le renversement du pouvoir d'Ahmed ABDALLAH, membre du Conseil National de la Révolution et occupe les fonctions de Délégué aux Affaires Etrangères du Gouvernement que dirige l'ancien sénateur Saïd Mohamed DJAFFAR, d’aout 1975 à janvier 1976.
Il démissionne de ses fonctions peu de temps après, à cause d'un différend qui l'oppose à Ali SOILIH qui mettait en place un pouvoir révolutionnaire. Il rejoint ensuite l'opposition et combat le système mis en place par Ali SOILIH. En 1978, il est arrêté, emprisonné et accusé d'avoir monté un complot et une tentative d'assassinat contre Ali SOILIH. Il est humilié publiquement à Moroni, lors d’une exhibition publique organisée par le regime révolutionnaire.
Il sera libéré le 13 mai 1978 lorsqu'Ahmed ABDALLAH reprend le pouvoir à Moroni. Abbas DJOUSSOUF est nommé Ministre de la Défense, de l'Intérieur et des Transport et, siège au Directoire. Ses rapports avec le Président ABDALLAH vont rapidement se détériorer et il remettra sa démission. Il quitte la politique et crée une entreprise de travaux publics (EKEB) qui a réalisé entre autres le marché de VOLOVOLO et le port de Moroni (Grande Comore)
En 1987, il fonde le Mouvement pour la Démocratie et le Progrès (MDP) et reprend son combat politique. A la mort d'ABDALLAH, Abbas DJOUSSOUF se présente à l'élection présidentielle. Mais la multiplicité des candidatures dans les rangs de l'Opposition l'empêche d'atteindre le second tour. Il obtient toutefois 13,25%. En 1993, il est nommé Président du Forum pour le Redressement National (FRN) qui regroupe le MDP-NGDC, FPC, FD, PCDP, RACHAD et le MOURAD. Lors des élections présidentielles de mars 199, il fut battu au 2nd tour par Mohamed Taki Abdoulkarim qui a recueilli, 64% des suffrages exprimés, contre 36 % pour M. Djoussouf. Il accepta avec fait play sa défaite et félicite le vainqueur chose rare dans les annales politiques des Comores.
A la suite du décès du Président Mohamed Taki Abdoulkarim au mois de novembre 1998, il est nommé le 22 novembre 1998, par le Président par interim, Monsieur Tadjiddine Ben Saïd Massounde, au Poste de Premier Ministre. En pleine crise séparatiste, il réussit à organier avec l'aide de plusieurs organismes internationaux à organiser la Conférence Inter-îles d'Antananarivo dans la semaine du 19 au 23 avril à la suite de laquelle des accords ont été convenus pour la réconciliation et l'unité nationale. Ces accord ne sont pas mis en œuvre à la suite du coup d’état militaire fomenté par le Colonel Azali Assoumani, le 29 avril 1999.
Après la formation du Gouvernement Azali, Mr Abdou Soéfou, membre du FD ancien Directeur de cabinet à la primature du Gouvernement de Salut Public que dirigeait Abbas DJOUSSOUF a accepté d'y participer. Par conséquent, dans son Communiqué du 6 mai 1999, Mr Abbas DJOUSSOUF en sa qualité de Président du Forum pour le Redressement National, a annoncé le retrait de sa formation politique, le MDP-NGDC du Forum. En février 2011, il est l’un des signataires des accords de Fomboni.
Retiré de la vie politique, sous le régime du Colonel Azali Assoumani, Abbas Djoussouf, fut un homme politique intègre qui a défendu avec conviction ses idées au risque de sa vie. Il quitta à deux reprises les Gouvernements, sous les régimes d’Ali Soilihi et d’ Ahmed Abdallah pour désapprouver les politique suivies.
Le pays a perdu ce jour-là, un de ses grands hommes d' Etat. Paix a son âme. ©ComoresDroit