Pendant que des élus de la république menacent de déposer une pétition au mois d’avril prochain contre le directeur général de l’Aviation c...
Pendant que des élus de la république menacent de déposer une pétition au mois d’avril prochain contre le directeur général de l’Aviation civile comorienne au motif qu’il refuse de renouveler aveuglement le permis d’exploitation d’AB Aviation, notre correspondant à Moroni a enquêté sur la véritable situation financière de cette compagnie aérienne comorienne.
Photo d'archives ©hzk |
Et le moins qu’on puisse dire c’est que AB Aviation est dans une mauvaise passe.
A part les 226 millions de dette envers l’ANACM (cumul d’arriérés depuis 2012), la compagnie d’Ayad Bourhane doit 680 000 dollars à Sahara African, propriétaire des avions exploités en location, 84 millions à l’ASECNA, 100 millions à l’AIMPSI, 50 millions à la Société comorienne des hydrocarbures et 6 millions à Hotel Ami pour les sandwichs distribués à bord.
Voilà ce qui nous conduit aux interrogations suivantes :
1) Comment une telle société peut obtenir un renouvellement de son permis d’exploitation sans présenter un plan financier fiable, alors que l’article 4 de l’arrêté N°13-127 portant modalités de délivrance, de renouvellement, de modification de retrait ou de suspension du Permis d’exploitation aérienne et la surveillance continue des exploitants détenteurs de PEA stipule que les exploitants doivent disposer « d’une capacité financière lui permettant d’assurer au moins trois mois d’exploitation ininterrompue et sans recours aux recettes. Cette capacité financière est calculée sur la base du coût d’exploitation mensuel multiplié par 3 ».
2) Comment des élus de la république qui se veulent responsables peuvent exercer une pression sur l’ANACM pour qu’elle délivre un permis d’exploitation à cette société sans qu’elle respecte les conditions requises ? Comment des journalistes qui se respectent peuvent prendre fait et cause pour AB Aviation jusqu’à transformer leurs journaux en organe de propagande en sa faveur ?
Il faut rappeler que le permis d’exploitation aérienne d’AB Aviation est arrivé à expiration le 3 mars. Mais avant cette date les avions de la compagnie étaient cloués au sol à cause de problèmes financiers qui, comme on vient de l’indiquer, sont loin d’être réglés.