Macron accueille le président Azali pour la cérémonie du 80e anniversaire du débarquement en Provence. Paul Biya pour le Cameroun, mais aussi Faure Gn
La cérémonie pour le 80e anniversaire du débarquement en Provence est déjà marqué par un événement majeur : la moitié des activités prévues est avortée à cause des violents orages prévus. La France profite de cette journée pour renforcer ses liens avec l’Afrique.
Deux mois après les commémorations du Débarquement de Normandie, le président français Emmanuel Macron et plusieurs dirigeants africains célèbrent ce jeudi 15 août 2024 le 80e anniversaire du débarquement de Provence.
Si les difficultés diplomatiques de la France en Afrique ont réduit la liste des présents, cet anniversaire est également perturbé par les risques de violents orages sur le littoral méditerranéen.
« En raison des conditions météorologiques particulièrement dégradées ce jeudi 15 août, l’accueil des chefs d’État et de gouvernement par le Président de la République à bord du porte-hélicoptères amphibie Dixmude, ainsi que l’évocation historique du Débarquement de Provence à Toulon sont annulés », a annoncé l’Élysée jeudi matin.
« Le déjeuner de travail entre le chef de l’État et ses homologues est maintenu à l’issue de la cérémonie internationale à la nécropole de Boulouris », à Saint-Raphaël.
Certains chefs d’État ne sont pas venus
En 1994, 2004 ou 2014, plus d’une quinzaine de dirigeants africains avaient participé aux commémorations du Débarquement de Provence. Cette année, ils sont seulement six : Paul Biya pour le Cameroun, mais aussi Faure Gnassingbé (Togo), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Azali Assoumani (Comores), Brice Oligui Nguema (Gabon) et Aziz Akhannouch (chef du gouvernement marocain).
Des pays comme la Tunisie, la Côte d'Ivoire ou le Sénégal ont envoyé un ministre, le Tchad et le Bénin leurs ambassadeurs. Parmi les pays récemment brouillés avec Paris, le Burkina Faso sera représenté par un chargé d’affaires, mais le Niger, le Mali ou l’Algérie, qui a retiré son ambassadeur à Paris fin juillet, n’ont envoyé personne.
Des représentants des alliés (Royaume-Uni, États-Unis, Canada) ainsi que l’ambassadeur d’Allemagne seront présents.
Une cérémonie d’hommage à Boulouris
« Il n’y aurait pas eu de victoire alliée sans la contribution des autres peuples, sans les étrangers, et autres tirailleurs » africains, a insisté le président camerounais Paul Biya ce jeudi à Boulouris (sud de la France), pour le 80e anniversaire du débarquement de Provence.
« Cette lutte a été menée ensemble, pour défendre les valeurs et les idéaux universels de paix et de justice », a poursuivi M. Biya, lors de son discours à la nécropole internationale de Boulouris, à Saint-Raphaël, en présence du président français Emmanuel Macron, soulignant le rôle joué par les « combattants » venus d’Afrique, « héritiers de traditions guerrières immémorables, admirables de courage, d’audace et de loyauté ».
Dans son discours Emmanuel Macron a rappelé que « lorsqu’il s’agit de défendre l’intérêt vital de la nation, tous ceux qui se reconnaissent comme Français ont vocation à être ensemble ».
« Officiers de l’Empire ou enfants du Sahara, natifs de la Casamance ou de Madagascar, […] ils n’étaient pas de la même génération, ils n’étaient pas de la même confession, […] ils étaient pourtant l’armée de la nation, armée la plus fervente et la plus bigarrée », a rappelé le chef de l’État français, en soulignant le rôle joué par l’armée d’Afrique lors du débarquement de Provence, dans la nuit du 14 au 15 août 1944.
En 1944 : des troupes venues des colonies françaises
Le 15 août 1944, quelque 100.000 soldats, essentiellement américains, canadiens et britanniques, avaient débarqué en Provence, ouvrant la voie à plus de 250.000 Français de l’Armée « B », composée essentiellement de troupes venues des colonies françaises en Afrique, qui allaient reprendre Toulon puis Marseille en moins de deux semaines.
Ce succès avait contribué à la libération de l’Europe grâce au matériel acheminé via ces deux ports méditerranéens. Mais il avait aussi permis à la France, humiliée en 1940, de s’asseoir à la table des vainqueurs grâce à l’engagement massif de ses forces en Provence alors qu’il n’était que symbolique en Normandie.
Depuis une trentaine d’années, les autorités françaises ont à cœur de souligner l’apport des troupes coloniales au sein de ces forces.
Après son discours, Emmanuel Macron a remis la Légion d’honneur à cinq anciens combattants français et un étranger.
Par LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE AVEC AFP
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