Madagascar : L'ambassadrice de l'Union européenne déclarée persona non grata. Agacé par différentes prises de paroles successives d’Isabelle Delattr
Andry Rajoelina, à Dubaï, le 13 février 2024. © EPA/MaxPPP |
Agacé par une sortie de la diplomate Isabelle Delattre-Burger, le président Andry Rajoelina a demandé à Bruxelles son remplacement.
À Madagascar, les autorités demandent le départ de l’ambassadrice de l’Union européenne (UE), une information révélée ce jeudi par nos confrères d'Africa Intelligence. Agacé par différentes prises de paroles successives d’Isabelle Delattre, le président malgache Andry Rajoelina a réclamé – par l’intermédiaire de sa ministre des Affaires étrangères – à Bruxelles le remplacement de la diplomate européenne. Une première, dans l’histoire des relations entre la Grande Île et l’UE.
Ce qui a fait déborder le vase, c’est sans nulle doute la dernière conférence de presse du 26 février où l’ambassadrice de l’Union européenne Isabelle Delattre a rappelé que la loi autorisant la castration chirurgicale, qui venait d’être validée par la Haute cour constitutionnelle du pays, était contraire aux traités internationaux. Le même jour, elle se disait « régulièrement frustrée » – en tant que partenaire qui a contribué à améliorer le réseau routier de l’île – de voir que le fonds d’entretien routier n’avait pas les moyens d’entretenir ce réseau.
Le départ de l’ambassadrice quasiment acté
À Bruxelles, l’UE a pris acte qu’il y avait rupture de confiance rendant le fonctionnement de l’ambassade malgache « impossible ». La délégation de l’Union européenne a confirmé à RFI dans la matinée que le départ de l’ambassadrice était quasiment acté. Ce sont désormais les modalités qui restent à préciser.
Elle devrait donc quitter son poste durant l’hiver austral (en juillet/août), mais la procédure de recrutement pour lui trouver un successeur devrait prendre plus de temps.
« Notre volonté est de garder de bonnes relations avec Madagascar et c’est pour cela qu’on se plie à la demande », confirme une source diplomatique de la délégation. « Mais son départ dans ces conditions aura forcément des conséquences, politiques et financières », prévient-elle.
Africa Intelligence avec Rfi
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