Comment Mayotte est abandonnée par l'État français. Il est une devise que les Mahorais, à 8 000 kilomètres de Paris, ne connaissent que trop bien. « L
Outre la crise de l’eau, Mayotte est en proie à de nombreux autres manquements de la part de l’État français. Les services publics de l’île, notamment, sont indignes d'un département français.
Il est une devise que les Mahorais, à 8 000 kilomètres de Paris, ne connaissent que trop bien. « Loin des yeux, loin du cœur », répètent les habitants de l’île au lagon quand leurs maux font face à l’indifférence de l’Élysée, de Matignon... Ou de Place Beauvau, d’où émane la dernière déception mahoraise après l’opération « Wuambushu ». Celle-ci n’a rien changé au quotidien des habitants, livrés à une délinquance quotidienne depuis plusieurs années et devant parfois assurer eux-mêmes leur protection. « L’État français est loin ! Il ne connaît pas les gens d’ici, donc on se réunit entre villageois », se défend Badirou Abdou, un cinquantenaire ayant formé une milice citoyenne à Tsingoni, à l’ouest de l’île.
5 à 8,8 % des enfants de 5 à 13 ans ne sont pas scolarisés à Mayotte
Les services sont sous-développés et saturés, le principe d’égalité républicaine bafoué. Les écoles, notamment, sont obligées de fonctionner par rotations, en accueillant certains élèves le matin, les autres l’après-midi. Un système lourd de conséquences qui s’explique par le manque de salles de classe : « Il en faudrait 800, voire 900 de plus », signalait, en 2022, Gilles Halbout, ancien recteur de Mayotte.
De plus, 5 à 8,8 % des enfants de 5 à 13 ans ne sont pas scolarisés, selon une récente étude de l’université Paris-Nanterre. Quant aux mineurs isolés, nombreux sur l’île du fait de l’expulsion de leurs parents, la circulaire Taubira – censée impliquer l’État dans leur prise en charge – n’est pas appliquée à Mayotte. Ces jeunes Français n’ont alors d’autre choix pour se nourrir que le vol ou la fouille des poubelles.
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