Rais Azali manque de vision économique. Après 13 ans au pouvoir, il considère l'agriculture comme un secteur prioritaire, c'est absurde. Il aurait dû.
Rais Azali manque de vision économique. Après 13 ans au pouvoir, il considère l'agriculture comme un secteur prioritaire, c'est absurde. Il aurait dû lire "l'Afrique est mal partie" de René Dumont. La planification et la mise en œuvre nécessitent un leadership performant et compétent.
Il est très probable qu'Azali n'a jamais lu les rapports écrits par les organisations multilatérales notamment sur la situation économique et les perspectives des Comores. Je doute également qu'il ait lu les rapports annuels de la Banque Centrale des Comores.
70 % de notre main-d'œuvre est censée travailler dans le secteur agricole. Au cours des dernières décennies, les gouvernements successifs ont abandonné le secteur productif de l'infrastructure économique et ont encouragé les importations de produits agricoles de base en provenance des pays voisins. Nos dirigeants sans vision et incompétents ont décidé d'appauvrir nos paysans, cultivateurs, pêcheurs, éleveurs au profit des exportateurs étrangers. Il s'agissait ni plus ni moins d'une agression délibérée de nos gouvernements contre nos intérêts économiques.
Nos autorités devraient savoir que les Comoriens ne consomment pas de la Vanille, de l'huile d'Ylang Ylang, des Clous de Girofle et ces trois produits, dont la production ne cesse de baisser couvrent moins de 15% des déficits permanents de notre balance des paiements.
L'absence de développement agricole à Anjouan, a accentué l'extrême pauvreté et a contraint les îliens dynamiques de l'île à se déplacer en grand nombre vers les autres îles dont Mayotte. Les conséquences ont donc déstabilisé l'Archipel des Comores, et nos gouvernements en portent une grande responsabilité.
Quand Azali a pris le pouvoir en 1999 par un coup d'Etat militaire, et bien que je n'approuvais pas son action, je lui ai dit que le pays aura besoin d'un système de gouvernance électrochoc qui nécessitera le déploiement de technocrates très compétents, sinon rien de significatif ne se produira.
Il a choisi de poursuivre le vieux système de gouvernance décomposé et incompétent.
Les Comores, qui ne sont en aucun cas un pays pauvre, sont devenues un État en faillite. L'heure des mesures électrochocs est maintenant ou jamais.
Par Said HILALI
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