Le colonel Assoumani Azali a adressé ce jeudi 9 septembre une l.9 Septembre 2021-9 Septembre 2022 : le colonel Assoumani Azali repasse les mêmes plats
9 Septembre 2021-9 Septembre 2022 : le colonel Assoumani Azali repasse les mêmes plats
Le 11 SEPTEMBRE 2021, j'avais publié sur Habarizacomores et sur Facebook un article intitulé "Lettre aux destinataires de la lettre du colonel Assoumani Azali" suite à une lettre de ce dernier en date du 9 septembre 2021 destinée à ses "chers compatriotes de l'Opposition, de la Mouvance présidentielle et de la Société civile" pour les inviter à "un dialogue sincère, inclusif et constructif".
Un an, jour pour jour, le 9 septembre 2022, le colonel Assouamani Azali fait convoquer Mouigni Baraka Saïd Soilihi à Beit Salam pour un énième "dialogue" avec l'opposition. Il me paraît opportun ce 11 SEPTEMBRE 2022 de rappeler aux lecteurs l'article que j'avais publié le 11 SEPTEMBRE 2021.
Lettre aux destinataires de la lettre du colonel Assoumani Azali
Le colonel Assoumani Azali a adressé ce jeudi 9 septembre une lettre à ses "chers compatriotes de l'Opposition, de la Mouvance présidentielle et de la Société civile" pour les inviter à "un dialogue sincère, inclusif et constructif". Avant que les destinataires accusent réception de cette lettre, il leur a envoyé le lendemain un MESSAGE on ne peut plus clair : des camions bourrés de soldats armés jusqu'aux dents au marché de Moroni. Si le colonel disposait de chars de combat, il les aurait déployés dans la capitale pour intimider encore plus la population. "HARONGOWA YE YAHOWA HA DJI DJIBU YE DJUMWA.
Cependant, les partis de l'opposition destinataires de ce courrier commettraient une grave erreur s'ils se muraient dans le silence. On leur reprochera de manquer de vision et de propositions. Les fameux "pragmatiques" aux arguments fumeux, ceux qui mangent à tous les râteliers, les adeptes de l'hermaphrodisme en politique, ceux qui changent de position politique 5 fois par jour, ceux qui ont le pied droit dans la Majorité présidentielle, le pied gauche dans l'Opposition et proclament à qui veut l'entendre qu'ils ne font plus de politique les accuseront de dogmatisme.
Et que dire des membres de l'opposition "constructive" et de ceux qui ont adopté "une position centrale" ! Ils sont sur un nuage. Ils boivent du petit lait. "Le président nous a écoutés. Il a entendu notre appel au dialogue" jubilent ils. Ceux qui, par manque de courage et opportunisme, dissimulent leur soutien sans conditions au colonel Assoumani Azali joignent leurs voix aux partisans déclarés du putschiste multirécidiviste pour fustiger ceux qui rappellent que la main tendue est couverte de sang.
"Les chers compatriotes de l'Opposition" doivent-ils pour autant céder aux sirènes et se rendre à la table des négociations la fleur au fusil comme lors de la parodie d'assises dites nationales en 2018 ou lors de la mascarade électorale de 2019 ?
وَإِذَا حُيِّيْتُم بِتَحِيَّةٍ فَحَيُّواْ بِأَحْسَنَ مِنْهَا أَوْ رُدُّوهَا إِنَّ اللّهَ كَانَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ حَسِيبًا
Lorsqu’on vous fait une salutation, saluez d’une façon meilleure; ou bien rendez-la simplement. Certainement Allah tient compte de tout. (verset 86 sourate An-Nissa')
L'Opposition doit rendre la salutation. Il est impératif d'adresser une réponse écrite au colonel Assoumani Azali. L'Opposition doit subordonner sa participation aux négociations à l'adoption d'un ordre du jour qui doit comprendre entre autres les points suivants :
1. Institution d'une commission d'enquête indépendante chargée d'investiguer sur les événements sanglants qui ont agité la ville de Mutsamudu en octobre 2018 et sur la mort de Hamada Gazon, du major Bapalé, de Salim Nassor, du major Nacer et du commandant Faissoil. Cette commission d'enquête doit être composée de juristes comoriens et étrangers désignés à parts égales par l'opposition, la majorité présidentielle et la société civile
2. Libération de toutes les personnes détenues pour des motifs fallacieux : troubles à l'ordre public, association de malfaiteurs en vue de commettre des attentats, attroupement...etc
3. Effacement du colonel Assoumani Azali au profit d'un gouvernement de transition composé de membres de l'opposition, de la majorité présidentielle et de la société civile. Les ministères des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Finances doivent être répartis équitablement entre les 3 groupes.
Ce n'est pas trop demander que d'exiger d'un homme habitué à rouler ses interlocuteurs dans la farine un gouvernement inclusif pour créer les conditions d'un apaisement du climat politique. La stabilité politique et l'émergence économique tant chantée sont à ce prix.
Abdourahamane Cheikh Ali
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