« Je n’avais jamais mis les pieds aux Comores»...Yannick Pandor raconte sa première sélection
RC Lens : « Mamie a pleuré après avoir raccroché », Yannick Pandor raconte sa première sélection aux Comores
Yannick Pandor, gardien de la réserve du RC Lens qui affrontera celle d’Auxerre samedi, a vécu un moment inoubliable le 25 mars. Il a honoré sa première sélection avec les Comores face à l’Éthiopie (victoire 2-1). Pour celui qui fêtera ses 21 ans le 1er mai, c’était le voyage d’une vie : celui du retour aux sources.
Yannick, expliquez-nous votre enfance...
« Je suis né et ai grandi dans le 11e arrondissement de Marseille, une ville où il y a une forte communauté comorienne. Mon père est martiniquais, ma mère malgache mais mes grands-parents maternels sont comoriens. J’ai grandi dans cette culture-là. C’était ces repas où on était tous réunis autour d’un même plat. La cuisine des Comores, c’est le fruit à pain, le poulet, les produits de la mer… J’y ai toujours été très attaché. Les Comoriens ont ça en eux : on a cette passion pour les Comores. La sélection, pour moi, ce n’était même pas un rêve. Parce que les matchs n’étaient pas retransmis à la télé, on ne voyait aucune image (rires). »
Quel a été votre sentiment durant cette Coupe d’Afrique des Nations où les Cœlacanthes ont atteint les huitièmes de finale ?
« L’engouement était dingue. On voyait les images des quartiers nord de Marseille où les gens se réunissaient dans une fanzone. Quand tu vois cette folie, tu as juste envie de crier que tu es Comorien. J’étais derrière eux, tout le temps. Je ressentais ces matchs au fond de moi-même. Avec la famille, on s’appelait en Facetime tous les jours. »
Comment avez-vous vécu l’avant-match face au Cameroun où, décimée, votre sélection a été contrainte de placer un joueur dans les buts ?
« Quand j’ai vu ce qu’il se passait, j’avais tellement envie d’aider. Je regardais mon téléphone et je me disais " mais appelez-moi, je suis gardien, j’arrive !" (rires). Je savais que c’était impossible mais cette équipe était tellement magnifique. Elle a été éliminée mais y a mis du cœur. Cet épisode est à l’image de ce que nous sommes, nous les Comoriens. Quoi qu’il arrive, on ne se plaint jamais ! »
Finalement, c’est Chaker Alhadhur, un arrière gauche, qui a mis les gants. Vous l’avez chambré en le voyant lors du dernier regroupement ?
« Ah non, pas du tout ! Depuis ce qui lui est arrivé, tout le monde ne lui parle que de ça. Rien que de faire le premier pas, en se disant qu’on va aller jouer dans les buts alors qu’on est joueur… Il a fait un super match en plus. Il m’a impressionné. »
Les gardiens, aux Comores, c’est une drôle d’histoire. Ali Ahamada, l’autre gardien de la sélection a déjà marqué en L1 avec Toulouse d’une tête plongeante. Vous en rêvez ?
« Ah oui ! Mais ce n’est vraiment pas prévu ! (rires) »
Quelle a été la réaction de vos proches lorsque vous avez été appelé pour affronter l’Éthiopie ?
« J’avais déjà eu quelques contacts pour la sélection U20. J’ai dit que j’avais envie de jouer pour cette sélection. Quand j’ai été appelé, ça a été énorme. Le téléphone sonnait de partout. Je crois vraiment que le mot fierté est le mieux adapté à ce qu’on a tous ressenti dans la famille. J’ai prévenu ma...Lire la suite sur La Voix du Nord
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