Aller faire la manche chez Azali, comme ceux qui s'apprêtent à s'inviter au dialogue antinational..Ventre affamé d'un intello n'a-t-il pas d'oreilles?
Ventre affamé d'un intello n'a-t-il pas d'oreilles?
Il est sûr et certain que nombre de posts que nous publions ici puissent étonner nombre de lecteurs, en raison des problématiques que nous posons pour inciter notre élite politique et intellectuelle à se bouger pour, enfin, sortir les Comores de l'apathie dans laquelle elles stagnent. Que, dans ces années de disette et de famine, la priorité du commun des mortels soit de gagner de quoi vivre et nourrir nos enfants, c'est dans l'ordre des choses. Comme dit l'adage, ventre affamé n'a pas d'oreilles.
C'est tout comme si l'on se demandait de quoi demain sera fait alors même qu'on est en train de tirer le diable par la queue, du fait de la famine et de la misère. La situation du citoyen comorien est d'autant plus insupportable qu'il a non seulement le ventre vide et affamé mais pire encore la peur au ventre, à cause de la terreur du pouvoir dictatorial.
Dans pareille situation, on peut comprendre que le sauve-qui-peut général soit de mise parmi les citoyens ordinaires. Maintenant, l'on ne peut pas loger nos cadres politiques et intellectuels à la même enseigne que le Comorien lambda.
Comme l'a si bien écrit hier Djo Bacari dans son commentaire, l'on ne peut pas se vanter d'être un intellectuel, juste pour avoir suivi des formations au rabais. Ou pour avoir acheté des faux diplômes en ligne, comme cela se passe souvent aujourd'hui. Ces énergumènes qui garnissent surtout les rangs de la CRC et du pouvoir ne sont pas à confondre avec la vraie élite qui, elle, reste le plus souvent silencieuse. En plus de sa culture générale, celle-ci se distingue naturellement par ses valeurs humaines, sa noblesse de caractère et de coeur.
Aller faire la manche chez Azali, comme ceux qui s'apprêtent à s'inviter au dialogue antinational, tout en se targuant d'être des cadres politiques ou intellectuels respectables, c'est prendre les Comoriens pour des cons. L'estime de soi est la première marque de fabrique de tout homme public normal. Nul ne peut l'avoir sans faire siennes les valeurs humaines sans lesquelles la société comorienne ne pourrait être harmonieuse et paisible.
Il s'agit entre autres de l'honnêteté, l'équité, le sens de responsabilité, l'esprit de liberté et de justice. Autant de vertus qui ne vont pas ensemble avec la corruption, l'insolence et la violence endémique qui sévissent dans notre pays depuis 2016 et l'arrivée de la voyoucratie.
Par Youssouf Boina, ancien SG du parti UPDC
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