L'incident qui s'est produit à Mkazi dans sa Grande Mosquée dont la cible n'est autre que le Président Azali...Une dérive inquiétante pour les Comores
Une dérive inquiétante pour les Comores
L'incident qui s'est produit à Mkazi dans sa Grande Mosquée dont la cible n'est autre que le Président Azali est déplorable.
Au-delà des faits, l'ampleur et la répétition, comme un air de déjà vu, devraient interroger notre classe politique sur son déni à regarder la réalité en face. Si rien n'est fait notre pays risque de s'enfoncer dans une spirale de violence. Il est évident que la colère semble se cristalliser autour de la personnalité même du Président de la République, n'en déplaise à ses courtisans.
Personnellement, je n'ai rien contre la personne Azali Assoumani que j'ai soutenu aux élections présidentielles de 2016. J'ai toujours en mémoire le courrier que j'ai rédigé dans mon salon avec mon défunt beau père, le Dr Mouhtare Ahmed Charif, à destination de l'Association des Cours Constitutionnelles et dont la presse locale a fait écho (Alwatwan, la Gazette des Comores), pour dénoncer la jurisprudence créée par la Cours Constitutionnelle des Comores en organisant et ordonnant la fameuse élection partielle à Anjouan. Mais ça, c'était avant, depuis beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et loin de moi l'idée de parler de mon sort personnel. Et ça n'est pas l'objectif de ce poste! Revenons-en à nos moutons.
Une forme de défiance s'est instaurée à l'encontre du gouvernement qui, par ses agissements suscite des sentiments négatifs, de la méfiance et du dégoût de la part de la population. Le temps est venu pour le pouvoir en place de changer de fusil d'épaule par une gouvernance de dialogue , d'écoute en s'attaquant d'urgence aux problèmes de la vie quotidienne, à savoir, la santé, l'école, l'eau, l’électricité, aux pénuries et flambée des prix de première nécessité et en conduisant une politique qui assure un développement durable à tous les niveaux: environnemental, culturel, social et économiques.
Il est par ailleurs curieux de constater que ceux qui se revendiquent de l'opposition ne parlent quasiment pas de ces sujets alors que la dite opposition incarne aussi la possibilité d'une alternance politique, donc diriger éventuellement le pays et assumer les tâches citées plus haut.
Un vrai homme politique, ou du moins, dans les grandes démocraties, n'aspire pas à un poste de responsabilité pour en jouir et s'enrichir car ce n'est pas une fin en soi mais sa fierté ou sa réussite est de laisser ses empreintes en améliorant la vie de ses concitoyens.
Mais encore une opposition constructive ne peut subsister que si elle a en face d'elle une majorité respectueuse. Ceci dit le caractère constitutif d'une opposition ne peut exister que si la majorité admet de considérer les arguments et les propositions de l'opposition, si tenté qu'ils soient formulés et fondés.
Sinon la démocratie devient tout simplement une dictature de la majorité or comme disait Albert Camus " La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité".
Il faut donc se ressaisir pour ne pas laisser le navire à la dérive!
Said Omar Badaoui
HaYba FM la Radio Moronienne du Monde
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