Traînée par terre, hurlant de toutes mes forces sans que ces commerçants, ces passants…Sénégal : Une comorienne victime d’agression à Dakar.
Agressée en pleine rue de Dakar !
Comme quoi cela n’arrive pas qu’aux autres.
Il était aux alentours de 18 heures, je venais de finir une longue journée sur chantier en BTP.
Descendue à mon arrêt de bus, je me dirigeais vers mon domicile quand soudain un groupe de jeunes, une dizaine ou peut-être quinzaine, tous en shirt comme s’ils revenaient d’un entraînement sportif, se jetèrent sur moi, ou plutôt sur mon sac.
D’abord 2 puis 3, puis les autres qui se relayaient en renfort pour m’arracher le sac et tenter de me dessaisir de mon téléphone…
Traînée par terre, hurlant de toutes mes forces sans que ces commerçants, ces passants qui pourtant observent la scène dans cette rue commerciale, ne daignent me venir au secours.
Cela a duré 5 à 6 minutes. 6 longues minutes où, prise dans ce réflexe stupide qui vous pousse à vous accrocher à ce qui vous appartient même au péril de votre vie, j’ai été traînée par terre sur pas moins de 5 mètres.
J’ai bien sûr fini par lâcher mon sac contenant argent, ordinateur, passeport, serviettes hygiéniques, mes clés…
Ce n’est que quand cette bande d’agresseurs se soit répartie que la foule s’est précipitée autour de moi.
Tétanisée, lunettes cassées, je n’entendais que ces voix des lâches avec leur hypocrite compassion.
« C’est tout à l’heure que j’avais besoin de vous. Pourquoi personne n’a bougé » tout ceci en pleure.
Mais c’est surtout quand au milieu de cet attroupement j’ai entendu « Bo Zamzam, ye hurende ? » que j’ai éclaté en sanglots.
C’était un frère comorien, de Gnadobweni plus exactement. Il m’aida à me relever et m’escorta jusqu’à chez moi. Merci Sergent.
Physiquement je m’en suis sortie avec des égratignures, une cheville tordue.
Mais c’est moralement que j’ai été le plus touchée.
Traumatisée par cette scène qu’on ne croit possible que pour les autres.
Enragée contre ces gens qui dans une passivité inhumaine ont assisté à la scène sans qu’aucun d’eux n’ait essayé de me venir au secours, prétendant qu’ils ne pouvaient rien faire vu le nombre des agresseurs.
Moi qui passe mon temps à décrire et dénoncer cette violence, me voila directement et personnellement servie.
Merci à toutes et à toutes et tous ceux qui depuis hier m’apportent leur soutien.
#alhamdulillah
Par ZamZam El-Had
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