Soutien à la Marche pacifique des Mabedja. Imaginer que l’on a même pas le droit de protester contre ces pénuries
BIENVENUE AUX MABEDJA
Finalement ils sont venus. Des mois qu’ils avaient annoncé leur intention de
venir manifester pacifiquement dans le pays en juillet ou Août 2021. Août se
terminait et les éternels sceptiques se réjouissaient de leur prédiction
fumeuse, se répandaient dans les promesses non tenues des opposants officiels
au président Azali et ergoter sur la lâcheté des Comoriens.
Soutien à la Marche pacifique des Mabedja
Eh bien vous avez tout faux. Les Mabedja sont au pays. Ils illustrent les
ressources immenses de notre peuple. Ces jeunes pour la plupart nés et vivants
à l’étranger débordent de patriotisme et n’hésitent pas à se mettre en danger
pour servir leur pays, notre pays.
La balle est maintenant dans le camp de ceux qui vivent au pays, qui subissent
à tout bout de champ l’arbitraire du pouvoir, qui n’ont rien à manger, qui
n’ont pas d’école publique pour leurs enfants, qui doivent s’expatrier pour se
soigner, etc. Allez vous les soutenir ou vous complaire dans des lamentations
vaines qui ne mènent à rien.
Mieux encore les Mabedja tiennent paroles ; ils vont oser manifester malgré la
terreur qui règnent, les intimidations et les manœuvres de toutes sortes.
Arrivée Samedi dernier, leur direction appelle à un rassemblement vendredi
prochain à Iconi, à la place mémorable bishiyoni. Un symbole de la résistance
du pays face aux razzias malgaches du XIX° siècle. Ils veulent préparer leur
marche pacifique en symbiose avec leur peuple.
Bien évidemment des multiples questions se posent.
Certains spéculent sur le contexte actuel créé par le pseudo dialogue sans
queue ni tête porté par le pouvoir, les partis de la mouvance présidentielle
et des groupes opportunistes dont les chefs louchent vers des fauteuils
ministérielles.
Mabedja appartient au mouvement DAULA YAHAKI (DYK) dont les revendications
originelles furent le rejet de la nouvelle Constitution imposée arbitrairement
et surtout la dénonciation des présidentielles frauduleuses de 2018. Mabedja
s’est insurgé contre des tentatives d’embrigadement de DYH par des exilés
politiques dont le seul objectif est de renverser Azali pour prendre la
place.
Mabedja est donc prévenu, n’est pas la brigade avancée de comploteurs mais bel
et bien un mouvement progressiste qui demande le respect des libertés
démocratiques et des droits fondamentaux.
Mabedja offre aux citoyens comoriens l’occasion de briser l’étau qui l’enserre
Mabedja offre aux citoyens comoriens l’occasion de briser l’étau qui
l’enserre. Imaginer que l’on a même pas le droit de protester contre ces
pénuries qui nous étranglent, que l’on doit subir passivement des thèses du
style « n’achetez pas les produits de première nécessité dont vous avez besoin
quand ils sont au delà des prix fixés par l’État, dénoncez plutôt les épiciers
», des propos incongrus du ministre chargé de l’économie.
On s’attend à ce que le pouvoir brandisse les mesures anti covid pour
interdire la marche pacifique comme il l’a fait ces derniers temps. Tout le
monde sait qu’il s’agit d’une ineptie trompeuse. Les rassemblements du
pouvoir, les grands mariages des familles des dignitaires du régime en font fi
au vu et au su de tout le monde.
D’autre part les chiffres du covid (nouveau cas, décès, etc.) devraient
permettre de lever toutes ces mesures draconiennes, privatives de liberté et
ne maintenir que le masque de même qu’accélérer la vaccination de masse.
Le pouvoir risque de déclencher un « printemps comorien »
En empêchant violemment la marche pacifique initiée par Mabedja, le pouvoir
prendra le risque de déclencher un « printemps comorien » dont on sait comment
il commence mais pas comment il finit. Des voyous peuvent surgir d’on ne sait
où et en profiter !
Dans tous les cas Mabedja aura gagné son pari, ébranler le pouvoir en place ;
aura contribué à l’éveil du peuple et à mettre en relief que le combat du
peuple ne cible pas une personne quelle que soit son rang mais le système mené
par l’impérialisme français et ses suppôts locaux depuis l’indépendance.
Pour vaincre vraiment, les mouvements de la société civile sont utiles mais
ils ne pourront jamais conduire à la victoire. il faut créer une perspective
en renforçant les organisations patriotiques et révolutionnaires comme
UKOMBOZI, RIBARISHE YE KOMORI, … qui œuvrent à la création de partis
politiques autour de programmes qui cristallise des visions progressistes de
la société comorienne.
Idriss (24/08/2021)
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