Proxénétisme : un gang de la cité des Pins à Vitrolles organisait des «sex-tours» Cinq hommes originaires de Vitrolles et Marseille ont été...
Cinq hommes originaires de Vitrolles et Marseille ont été mis en examen jeudi dans la cité phocéenne pour proxénétisme aggravé. Ils sont soupçonnés d’avoir organisé des «sex-tours», de la prostitution itinérante, dans de grandes villes de France.
Le proxénétisme, moins risqué que le trafic de stupéfiants mais très rentable, gagne de plus en plus de terrain dans les cités populaires de l'Hexagone. Cinq hommes, âgés de 25 à 33 ans, ont été mis en examen, jeudi 1er avril à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour proxénétisme aggravé. Ils sont soupçonnés d'avoir exploité entre 2017 et 2019 au moins douze femmes, âgées de 20 à 30 ans, lors de « sex-tours », un système de prostitution itinérante, qui étaient organisés dans de grands centres urbains à travers la France.
L'affaire commence fin 2019 lorsque les enquêteurs de la brigade de répression du proxénétisme de la cité phocéenne reçoivent des renseignements concernant un groupe de souteneurs présumés, originaire de la cité des Pins à Vitrolles. Ces hommes, pour la plupart d'origine comorienne, sont suspectés d'avoir mis en place un juteux trafic. « Ils recrutaient des filles un peu perdues ou franchement vénales, lors de soirées dans des boîtes de nuit ou dans des bars, à qui il proposait de les aider à se prostituer », précise une source proche du dossier.
Des rendez-vous à l'hôtel dans de grandes villes
Le chef passait des annonces sur des sites spécialisés. Les appels des clients étaient reçus par une standardiste et les rendez-vous étaient donnés dans des chambres d'hôtel. « Les filles étaient déplacées par groupe de trois. Elles étaient toujours accompagnées par deux gardes du corps, qui relevaient aussi les compteurs à hauteur de 50 % des gains ».
Les enquêteurs ont découvert que les malfaiteurs avaient envoyé environ 40 000 euros aux Comores par mandat cash. « Ils ont probablement flambé tout le reste, car nous n'avons pas retrouvé de patrimoine », ajoute la même source. Le réseau de prostitution est passé par Bordeaux (Gironde), Toulouse (Haute-Garonne), Rennes (Ille-et-Vilaine) ou Strasbourg (Bas-Rhin).
L'épidémie de Covid-19 a mis un frein aux investigations des enquêteurs marseillais. En mars, les forces de l'ordre ont repris leur enquête et mardi, les policiers ont interpellé cinq hommes et une femme, à Vitrolles et à Marseille, avant de les placer en garde à vue. Lors des interrogatoires, les proxénètes présumés sont passés aux aveux. Trois d'entre eux ont été écroués, les deux autres ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Par Julien Constant ©Le Parisien
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