«C’était la panique totale» : un mort et une blessée grave dans une fusillade à Paris Un homme de 34 ans a été tué par balles, lundi , touch...
Un homme de 34 ans a été tué par balles, lundi, touché à la tête par quatre balles, et le pronostic vital d’une vigile de l’hôpital Henri-Dunant est engagé. Le tireur s’est enfui à scooter. Il pourrait s’agir d’un règlement de comptes.
Règlement de comptes sur fond de rivalité ? Trafic de stupéfiants ? Escroquerie ? Ce lundi, les policiers de la Brigade criminelle tentaient de démêler les fils de cet assassinat nébuleux. Les premiers indices, notamment le mode opératoire et l'identité de la victime, laisseraient bel et bien présager à un règlement de comptes. Tout l'après-midi, ce quartier Exelmans, au sud du chic XVIe arrondissement, non loin de la porte de Saint-Cloud, a été bouclé. Une rubalise police barrait la rue Michel-Ange et ses voies adjacentes.
La femme admise à Georges-Pompidou
A 13h30, une fusillade a éclaté tout près de l'hôpital Henry-Dunant, un établissement gériatrique de la Croix-Rouge, également centre de radiologie et actuellement centre de vaccination Covid-19, et à quelques mètres de la terrasse du restaurant la Garçonnière, qui fait de la vente à emporter.
Deux personnes, un homme et une femme, ont été touchées par balles par un tireur seul. Ils ont aussitôt été pris en charge par le personnel de l'hôpital.
L'homme de 34 ans est décédé sur place, a reçu quatre balles dans la tête. La seconde victime, une femme de 34 ans également, travaillant comme agente de sécurité à l'hôpital, a été grièvement blessée et transportée avec un pronostic vital engagé à l'hôpital européen Georges-Pompidou (XVe).
« Ce n'était pas un petit pistolet, mais une arme de guerre »
« J'étais tranquillement chez moi », raconte Mireille, qui habite rue Michel-Ange, à quelques mètres de la scène de crime. « J'ai entendu un énorme bruit, une rafale. J'ai pensé tout de suite à la piste terroriste. » « Ce n'était pas un petit pistolet, ajoute cette élégante sexagénaire, mais une arme de guerre, puissante. Je suis sortie sur mon balcon. J'ai vu un serveur en tablier, sans doute du café la Garçonnière, qui courait après quelqu'un. »
« C'était la panique totale dans la rue, ajoute Ines (le prénom a été changé), la gardienne d'immeuble, aux premières loges. On a entendu au moins six coups de feu. On a vu un mec habillé en noir qui marchait tranquillement, alors que tout le monde courait dans la rue. Puis il s'est mis à courir. » Un riverain ajoute : « On a vu un homme, jeune, de 20 ou 30 ans, s'écrouler devant l'hôpital, face contre terre. »
Le tireur a pris la fuite « sur un gros scooter qui l'attendait, précise une source, un XMAX ». Le parquet de Paris, qui avait confié dans un premier temps les investigations au 1er DPJ (District de police judiciaire), a ensuite chargé la brigade criminelle de la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de cette enquête pour « assassinat et tentative d'assassinat ».
Une demi-douzaine de douilles ramassées
Les enquêteurs ont fait les constatations sur les corps. Les techniciens de la police scientifique ont ratissé la scène, ramassé une demi-douzaine de douilles. Les premiers témoins ont été auditionnés. Les images des caméras de vidéosurveillance scrutées.
« C'est un crime spectaculaire en pleine journée et dans un quartier plutôt tranquille qui crée de l'émotion », déplore Francis Szpiner, le Maire (LR) du XVIe arrondissement de Paris, qui s'est rendu sur place et a parlé au vice-procureur. « L'hôpital a ouvert une unité de soutien psychologique pour le personnel choqué. »
Quel lien entre la femme blessée et l'homme décédé ?
« Il reste beaucoup de zones d'ombre, analysait une source proche du dossier. On ne connaît pas le mobile. On ne sait pas dans quel ordre le meurtrier présumé a tiré. On ne sait pas ce qu'il faisait dans le quartier. On ne sait pas si la femme, vigile dans l'hôpital, s'est prise une balle perdue ou si elle était en fait elle aussi visée, si elle connaissait la victime. »
« Ce qu'on sait en fin de journée, lâche une autre source policière, c'est que la victime décédée, qui avait le même âge que la vigile blessée, d'origine comorienne, était également agent de sécurité et avait un casier judiciaire fourni : vols, trafic de stups, association de malfaiteurs et meurtre en bande organisée. »
Par Par Céline Carez ©Le Parisien
Paris (XVIe), lundi 12 avril 2021. Un homme a ouvert le feu devant l'hôpital Henry-Dunant, rue Michel-Ange. Les enquêteurs ont effectué les premières constatations. LP/Arnaud Journois
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