Les chiffres de la honte : 53% des prisonniers comoriens sont des prédateurs sexuels

Les chiffres de la honte : 53% des 307 prisonniers comoriens sont des prédateurs sexuels A partir du 10 Août la justice comorienne e...

Les chiffres de la honte : 53% des 307 prisonniers comoriens sont des prédateurs sexuels

A partir du 10 Août la justice comorienne entamera un marathon judiciaire qui doit prendre en principe fin le 5 septembre.

Au cours de cette période, 68 dossiers seront soumis aux magistrats de la place pour décider du sort des différents prévenus.

C'est ce que le ministre de la justice, Mohamed Housseini Djamalillaili (MHD) à affirmé quand il a accueilli la presse dans ces locaux. Chiffres à l'appui, M. Mohamed Houseini Djamalillaili a présenté un panorama complet de la situation carcérale du pays. 111 prisonniers sur 174 à la prison de Moroni sont accusés ou jugés pour des faits de détournement de mineurs, de viols ou d'agressions sexuelles, à Koki cette population représente 43 % des 108 détenus tandis qu'à la prison de Badjo elle est de 48% sur 25 incarcérés. 

La palme d'or de cette course macabre revient à Ngazidja qui aura à juger 95% des cas concernés. 

Du 10 au 17 Août, 61 cas de violes ou d'agressions sexuelles seront jugés et 4 autres dossiers dont les prévenus sont accusés de crimes sont envoyés devant la cour d'assises du 25 au 28 Août, alors que 2 procès en assises se dérouleront à Anjouan le 1er septembre et un autre à Moheli le 5 septembre. 

L'augmentation vertigineuse des cas d'agressions sexuelles est d'autant plus alarmante que sur une période de 3 semaines les détenus incarcérés pour agressions sexuelles sont passés de 95 à 111.

Pour le bien-être de la population carcérale, le ministre a promis la construction d'une unité de soins à Koki qui aura une capacité de 10 lits et une autre à Moheli. La porosité de la prison centrale a été déploré par le garde de sceaux qui a dû relever de leur fonction 2 gardiens en chefs qui ont failli à leur mission.

Sur ce qu'on peut assimiler à un bilan testamentaire, le ministre a vanté ses mérites depuis qu'il est en place afin d'assainir la justice en la dotant de tout ce qui est nécessaire à son bon fonctionnement.

La mise en place du tribunal de commerce est un énorme pas pour le ministre car il permettra de désengorger les tribunaux du fait de la célérité des procédures qui ne doivent guère dépasser les 4 mois. 

Sa plus grande fierté reste néanmoins le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) mis en place mardi dernier par le chef de l'État, le ministre de rappeler que dans le passé ses demandes persistantes pour la mise en place du CSM lui avait coûté sa place de procureur de la république. Ce conseil est le bienvenu dans une période où la justice est mise au banc dans plusieurs affaires ou elle est accusée de légèreté.

Le Secrétaire général du CSM Soilihi Mahamoud a rappelé la loi sur les affaires en cours notamment celles liées aux violences sexuelles. Jouant les équilibristes, il a tenté une explication de texte pour préparer le public à toute éventualité lors des prochains procès tout en déplorant des manquements au code pénal plus particulièrement sur le consentement des mineurs. 

En effet il est triste de constater que pour une affaire de viole (sur une personne majeure) aussi répréhensible soit-elle le coupable encoure de 15 ans de détention criminelle à 20 ans avec des circonstances aggravantes (article 318), alors que sur les mineurs les peines encourues sont de 5 à 7 ans (article 317).

Inacceptable pour l'ancien procureur général qui appelle les représentants de la nation lors de la prochaine cession extraordinaire à voter le projet de loi qui criminalise les relations sexuelles entre majeurs et mineurs quelque soit leur nature car un mineur n'a pas à consentir pour quoi que ce soit a conclut le haut magistrat.

Ahmed Said Badraoui

HaYba FM, la Radio Moronienne du Monde