Avec ce qui se passe, devant ma porte, je ne peux rester bouche cousue. Il faut que je montre mon indignation envers l’opération coup de ...
Avec ce qui se passe, devant ma porte, je ne peux rester bouche cousue. Il faut que je montre mon indignation envers l’opération coup de poing qui met en terreur mes frère de N’tsoudjini en ce moment. Il est vrai que quand ça arrive aux autres, on se sent moins concerné jusqu’au jour où le feu arrive à ta porte et là, tu paniques.
Tu te demandes ce qui t’arrive, ce que tu as fait au bon Dieu. N’est-ce pas à qui se vouer ? Je vais commencer mon texte par demander pardon à ces villes, d’Iconi, Mbéni, Mutsmudu et d’autres que je n’arrive pas à citer pour avoir vécu des situations similaires à celle de ma cité à ces heures-ci, sans que quelqu’un comme moi, n’ait pas bougé son petit doigt pour dénoncer ces pratiques arbitraires.
La politique ce n’est pas ma tasse de thé mais quelque fois on n’a pas le choix. Nous simples citoyens, sommes considérés comme des pions. On est utilisé tels des chiens de chasse ou des chevaux de bataille. Les jeux finis, on les range dans une boite pour les placer dans un placard, en attendant les prochaines envies de faire une autre partie. Ce n’est pas d’aujourd’hui, qu’un coin à un autre, il y a eu des contrevents. Ainsi va la vie. On ne peut pas faire l’unanimité d’être aimé par tout le monde. Certes la politique n’a pas d’ami. Elle représente des intérêts des uns et des autres. Qu’est-ce qu’on n’a pas vu chez nous à N’tsoudjini ?
Malgré, ce qu’on vit en ce moment, je continue à croire en la maturité politique de ses citoyens. La politique ce n’est pas de la rancune mais un combat d’idées, de partages d’intérêts communs. Ici on ne va rien nous apprendre en politique. Nous avons grandi sous les vents qui ont secoué les plus grands arbres sans pouvoir les déraciner. Aujourd’hui ce n’est pas l’invasion de la ville qui nous surprend mais la raison de cette intrusion qui reste énigme. Au moins celle de Said Ali contre Msafumu a été comprise par la propre mère de ce dernier.
C’est pour cette raison qu’elle a fait face à Said Ali, l’agresseur pour lui féliciter de sa victoire et lui dire qu’il n’a pas à garder tête basse car cette victoire est la sienne. Et que si c’était le cas contraire, c’est son ennemi qui aurait raison d’en faire de ce qu’il veut, de sa tête. Elle nous a appris cela feue, Djana Neema.
La compréhension de cette femme, cette mère qui a vu son fils tombé aux mains de son pire ennemi et pouvoir le regarder en face sans lui cracher sa haine, c’est tout simplement que cette femme connaissait les règles de la guerre. C’est pour cela qu’elle a conclu cela : « Bo Said Ali Djusa ematso tsinyamize nangalie, ba waili kwaoza » Ca c’était en temps de guerre entre Ntsoudjini et ailleurs. Mais aujourd’hui quelles raisons ont emmené ces escadrons de la peur dans notre cité ? Fête de l’indépendance ou fête du CNT ? Oui certes, cette date unique et légitime pour chaque citoyen comorien, fier de l’être a été prise en otage par le pouvoir et l’opposition. Donc plutôt politique que citoyenne.
Aujourd’hui N’tsoudjini paye les pots cassés par la bêtise des autres. Toutefois je tiens à rappeler que Ntsoudjini est une entité de ce pays qui doit être sous la protection du pouvoir en place. Il n’est pas normal que le N’tsoudjinien puisse vivre dans la peur de qui se soit. Il doit aussi se sentir dans la protection de l’armée du peuple. Est-il vraiment normal que les choses se passent ainsi ? Kara djae a existé et laissera à jamais ses empreintes au pied de la grande muraille de Ntsoudjini Ngome. Malgré tout ce qu’on peut dire de cette ville qui porte avec fierté son fardeau sans se laisser courber par la lourdeur de son poids, elle avance.
J’adore cette ville qui m’a vu naître. J’ai eu de la chance d’avoir vécu des moments uniques, des périodes où j’ai pu assister aux changements des saisons qui ont écrit les pages qui ont fait le livre de l’histoire de notre pays. Ici on peut combattre son propre frère en idées sans pour autant fuir les responsabilités communes, familiales. C’est souvent des choses qu’on a du mal à voir autre part ailleurs. Tout ça pour vous dire que je ne comprends pas que des personnes politiques soient la cause d’une mise en quarantaine de toute une ville qui n‘a rien à se reprocher. C’est dommage. En tout cas, il n’est pas encore trop avant qu’il ait mort d’homme.
Laheri Alyamani
COMORESplus
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