Victimes d’attaques racistes, le futur procureur de la République à Brest, Camille Miansoni, a reçu le soutien de Nicole Belloubet, minist...
Victimes d’attaques racistes, le futur procureur de la République à Brest, Camille Miansoni, a reçu le soutien de Nicole Belloubet, ministre de la Justice. (PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPP) |
Nommé récemment procureur de la République à Brest, Camille Miansoni vit un départ agité à Mayotte où ce magistrat d’origine congolaise était en poste depuis trois ans. Cible d’attaques racistes, il vient d’obtenir le soutien de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.
Après trois ans à Mayotte, Camille Miansoni vient d’être muté à Brest. Il quitte l’île dans un contexte tendu. En poste depuis trois ans, le magistrat concentre notamment les critiques d’une partie de la population depuis qu’il a requis le placement en détention provisoire de deux hommes soupçonnés d’un rapt.
« Des attaques racistes indignes »
Depuis l’annonce de son départ, Camille Miansoni est l’objet d’injures racistes sur les réseaux sociaux, qui n’ont pas échappé à la ministre de la Justice et garde des Sceaux, Nicole Belloubet. Dans un communiqué, celle-ci condamne « avec la plus grande fermeté, les attaques racistes indignes » dont a été victime le procureur d’origine congolaise, sur les réseaux sociaux. Elle l’assure de son entier soutien et de celui de la communauté judiciaire dans son ensemble, et lui exprime, à titre personnel, toute sa sympathie. « La justice est rendue au nom du peuple français. L’institution judiciaire combat les atteintes portées au pacte républicain et assure l’égalité de tous devant la loi. Il ne peut être toléré que ses représentants soient violemment injuriés à raison de leur origine », précise Nicole Belloubet.
« Incompréhension »
« Il y a souvent, et ce n’est pas vrai qu’à Mayotte, une incompréhension dans la manière dont la justice, l’institution, fonctionne et quel est son rôle. Mais la loi est là et ce ne sont pas les magistrats qui la font. Peut-être aussi qu’il y a ici un certain décalage culturel qui accentue cette vision biaisée du rôle de la justice », avait confié Camille Miansoni, lors d’une interview accordée à Mayotte Hebdo le 28 mai dernier.
« Au-delà des institutions, quand je vois comment certains sont capables de s’en prendre au préfet ou à la directrice de l’ARS, je suis forcément choqué. Dans mon cas, j’ai cru comprendre qu’il y avait une autre dimension dans l’équation et qui est liée à mes origines... Ce que j’ai du mal à comprendre, vu la proximité entre Mayotte et l’Afrique. Mais je ne suis pas sorti de ma savane pour débarquer à Mayotte ! J’ai fait mes preuves pendant vingt ans, j’ai fait mon tour de France à la manière des Compagnons. Mon dévouement n’est plus à prouver », ajoutait le magistrat.
Camille Miansoni est attendu cet été à Brest, où il prendra la succession de Jean-Philippe Récappé, qui fait valoir ses droits à la retraite. ©Le Télégramme
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