En 2018, Ahmad Abdallah Sambi a été inculpé de « corruption, détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux » dans ...
En 2018, Ahmad Abdallah Sambi a été inculpé de « corruption, détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux » dans une affaire de vente de passeports à des apatrides. Il n'a jamais été jugé. Depuis deux ans, son état de santé s’est dégradé et sa famille s’inquiète de son incarcération prolongée.
Cela fait deux ans que l’ex-président Ahmad Abdallah Sambi est détenu chez lui dans sa résidence au nord de la capitale Moroni. Sa famille et son avocat dénoncent une détention arbitraire. La période légale de détention provisoire est arrivée à son terme il y a plus d’un an, précise son avocat, sans que l’ex-président ait été jugé.
De plus l’état de santé de son client s’est considérablement détérioré selon sa famille. « A l'heure actuelle, sa famille ne peut pas le voir directement, regrette sa fille Tisslame Sambi. Nous n'avons de ses nouvelles que par l'intermédiaire d'une personne qui, elle, a l'autorisation d'aller le voir. Et les rapports médicaux qui ont été établis par son médecin traitant estiment qu'il a besoin de soins médicaux qui ne sont pas accessibles aux Comores. »
En début d’année, un juge d'instruction a d’ailleurs autorisé son évacuation sanitaire à l’étranger, mais cette décision n'a toujours pas été exécutée, regrette maître Jean-Gilles Halimi. « Les déclarations, tant du ministre de la Justice que des différents membres du gouvernement, ont consisté dans le fait de dire que le sort de Sambi ne dépend pas du juge d'instruction mais du gouvernement comorien. Donc c'est une atteinte profonde et grave aux droits de l'homme, et contraire même à la Constitution des Comores, qui établit la séparation des pouvoirs. Le fait que l'exécutif s'arroge le droit de maintenir en détention un mis en examen, c'est contraire à tout principe démocratique. »
Il s’agit d’une détention politique ajoute l’avocat, qui a d’ailleurs décidé de porter plainte auprès de la Cour pénale internationale contre l’actuel président comorien Azali Assoumani, ainsi que ses ministres pour atteinte aux droits de l’homme.
On reconnaît qu'il est malade mais on ne l'autorise pas à se faire soigner. Donc c'est un peu une contradiction de la justice comorienne que nous n'arrivons pas à comprendre. Je ne l'ai pas vu depuis août 2018...Tisslame Sambi, fille de l'ancien président
Alexandra Brangeon ©️RFI
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