L’un des accusés a été condamné à la perpétuité, l’autre, mineur au moment des crimes, à 30 ans de prison. Ils étaient jugés pour trois m...
L’un des accusés a été condamné à la perpétuité, l’autre, mineur au moment des crimes, à 30 ans de prison. Ils étaient jugés pour trois meurtres et un viol.
À l'énoncé du verdict, aucun des deux accusés n'a réagi. Ce vendredi, deux ans et demi après une série de crimes atroces qui a traumatisé la ville de Montluçon, la cour d'assises des mineurs de l'Allier a condamné Zaki Ali Toumbou, 21 ans, à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. D. A., 20 ans, qui comparaissait à ses côtés, a lui écopé de 30 ans de prison. Mineur au moment des faits, il encourait une peine limitée à 20 ans de prison, pouvant être portée à 30 ans si « l'excuse de minorité » était écartée. À l'époque, les deux accusés étaient seulement âgés de 17 et 18 ans.
Ces deux jeunes adultes originaires de Mayotte comparaissaient depuis lundi pour les meurtres, « accompagnés ou suivis d'actes de torture ou de barbarie », de trois retraités en mars 2017 à Montluçon. Le couple Ginette et Massimo Degl'Innocenti, 85 et 71 ans, avait été assassiné dans d'atroces circonstances à leur domicile. Neuf jours plus tard, Jeannine Ponce, 74 ans, avait elle aussi été suppliciée jusqu'à la mort par le duo infernal.
Les deux amis, décrits par des experts comme violents, alcooliques et drogués, ont également été condamnés pour « viol en réunion ». Quelques heures avant le meurtre de Jeannine Ponce, les deux hommes avaient violé de multiples fois une jeune femme dans son appartement, devant son compagnon qu'ils avaient séquestré, notamment à l'aide d'une hache.
Si les agresseurs ont affirmé que leur but était de voler, ils n'ont au final dérobé que quelques euros à leurs victimes. « J'ai honte de moi, aujourd'hui, j'ai honte de ce que j'ai fait », a expliqué Zaki Ali Toumbou, avant que le jury ne se retire pour délibérer, rapporte La Montagne.
« Je ne peux pas vous demander pardon parce que je sais que ce que j'ai fait est impardonnable. C'est une plaie qui ne se refermera jamais. Ça va vous poursuivre comme ça va me poursuivre », a quant à lui indiqué D.A., à l'attention des familles de ses victimes.
« La peine n'efface pas le sang »
Ce vendredi, l'avocate générale a déclaré être déçue de ne pas avoir pu réclamer une peine similaire pour les deux accusés, dont l'un était mineur lors des crimes, car « ils ont tué tous les deux ». « Je n'ai jamais vu autant de sauvagerie. […] Cet acharnement, cette boucherie était-elle nécessaire ? », s'est-elle interrogée.
« MM. D.A. et Zaki Ali Toumbou ne méritent aucune faveur, non ! Nous sommes face à deux personnalités qui, lorsqu'elles se sont rencontrées, se sont transformées en une hydre », a-t-elle aussi déploré.
Par Le Parisien
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