Je remercie Dieu que nous ayons une diaspora comorienne . Elle porte haut les revendications des uns et des autres, ceux qui sont ici, la...
Je remercie Dieu que nous ayons une diaspora comorienne . Elle porte haut les revendications des uns et des autres, ceux qui sont ici, la peur au ventre, lequel ventre est (aussi) noué par la faim, les salaires impayés de plusieurs mois.
Je remercie Dieu que nous ayons une diaspora, belle par son amour pour le pays, belle par les aspirations qu'elle a pour lui. En plus de nous aider à (sur)vivre, dans cet océan de malheur, de peur, de psychose parfois, en nous envoyant quelques subsides, elle peut appeler les choses par leur nom, sans crainte de finir en garde à vue ou en mandat de dépôt.
Elle peut publier des documents confidentiels ou non sans qu'elle soit déférée au parquet. Elle peut même appeler à la révolution sans qu'elle soit inculpée de complot contre l'autorité de l'Etat.
Dieu soit loué. Nous avons une diaspora. Qui pense, réfléchit, analyse, manifeste, tempête, critique, entreprend, conçoit, vit dans un Etat de droit. Nous vivons à travers elle.
Nous nous repaissons de leur bravoure, de leur action, de leur amour. Nous aussi espérons qu'un jour prochain, ici, dans notre beau pays, nous pouvons penser, réfléchir, analyser, manifester, tempêter, critiquer, entreprendre, concevoir dans un Etat de droit.
En attendant, nous faisons de notre mieux pour ne pas nous perdre et aussi pour ne pas finir en prison. En attendant, nous vous regardons vivre en nous demandant, est ce qu'un jour nous vivrons comme vous?
Par Faïza Soulé
COMMENTAIRES