Les femmes pêcheuses de l’association Maecha Bora mettent à l’honneur les poulpes et poissons séchés lors d’un concours culinaire ! ...
Les femmes pêcheuses de l’association Maecha Bora mettent à l’honneur les poulpes et poissons séchés lors d’un concours culinaire !
Le 29 août à Vassy, l’association Maecha Bora organisait un concours de cuisine avec comme ingrédients phares : le poulpe et le poisson séchés. Les femmes pêcheuses, soutenues par Dahari, ont ainsi pu valoriser leurs produits auprès des communautés de la commune Vouani.
Organisé en collaboration avec l’ONG Initiative et Développement (ID), l’événement avait pour objectifs de sensibiliser les habitants sur les avantages de consommer des produits de la mer séchés (notamment le poulpe et la bonite), de partager des recettes et secrets de cuisine, de proposer un moment ludique, culturel et gustatif pour les petits et grands et surtout de valoriser les pêcheuses et leur initiative !
Neuf groupes de femmes de Maecha Bora venant des trois villages d’intervention de Dahari (Salamani, Dzindri et Vassy) étaient en compétition pour remporter le concours culinaire. Les équipes devaient faire preuve de créativité et d’inventivité pour séduire les papilles des jurys et leur faire apprécier le poulpe et poisson séchés !
En sauce, marinés, bouillis… accompagnés de riz, de mataba (feuilles de manioc pilées), de bananes, de manioc ou de coco… Le poulpe et le poisson ont été déclinés de toutes les façons possibles, pour le plus grand plaisir du public.
Finalement, c’est le « Nkima », recette traditionnelle et ancienne à base de farine de manioc accompagné de sauce de poulpe séché à la noix de coco, qui a été le plus apprécié par les jurys !
Pour ce groupe gagnant, la responsable a pu s’exprimer sur le choix de la recette : « J’ai choisi comme repas le ‘’Nkima’’ au nom de mon groupe car ma mère en préparait habituellement après l’avoir appris de mon père. Etant l’aînée de la famille, j’observais. Mon père me demandait d’aller chercher les ingrédients, les préparer, râper la coco et en extraire le lait puis le mettre au feu et commencer à remuer - shwara, shwara, shwara... jusqu’à ce que le lait de coco commence à bouillir. C’est à ce moment-là que je mettais les ingrédients notamment les oignons, les tomates et les épices.
Une fois la sauce terminée, j’ajoutais le poulpe séché, préparé à l’avance (trempé dans de l’eau pour en extraire le sel en trop, le rendre mou, le mettre sur le feu de charbon, le rincer et le couper en petits morceaux) et je remuais - shwara, shwara, shwara... Et lorsque les choses semblaient bien, j’appelais mon père : Papa, viens goûter ! Celui-ci disait : Ma fille, même ta mère n’a jamais su me préparer une sauce pareille ! Comme c’est moi qui répartissais le repas, j’en mettais une grande quantité à mon père. Et pour le servir, je ramenais son plat à genoux jusqu’à lui pour lui dire : Papa, je viens t’offrir ce plat »...
Une fois la sauce terminée, j’ajoutais le poulpe séché, préparé à l’avance (trempé dans de l’eau pour en extraire le sel en trop, le rendre mou, le mettre sur le feu de charbon, le rincer et le couper en petits morceaux) et je remuais - shwara, shwara, shwara... Et lorsque les choses semblaient bien, j’appelais mon père : Papa, viens goûter ! Celui-ci disait : Ma fille, même ta mère n’a jamais su me préparer une sauce pareille ! Comme c’est moi qui répartissais le repas, j’en mettais une grande quantité à mon père. Et pour le servir, je ramenais son plat à genoux jusqu’à lui pour lui dire : Papa, je viens t’offrir ce plat »...
C’est sous un tonnerre d’ovations que chaque femme du groupe gagnant a reçu un « bako djema » (cuiseur économe en bois), offert par l’ONG Dahari.
Lors de la remise des prix, la présidente de Maecha Bora a ajouté : « Nous remercions Dahari qui nous a permis aujourd’hui de faire cette activité et d’avoir des résultats jamais vus auparavant. Nous séchons les poulpes et poissons pour les vendre et nous pouvons faire des économies qui iront dans le compte de notre association Maecha Bora, qui pourra au fil du temps s’autogérer sans problème… Et tout ça, c’est grâce à Dahari ».
Les femmes pêcheuses ont vraiment surpris le public et les jurys avec cet événement innovant ! Elles ont pu montrer leur grande motivation et leur détermination à faire évoluer et faire grandir leur association et leurs activités !
Le poulpe et le poisson séchés... Bientôt dans toutes les assiettes d’Anjouan ? A suivre... !
Ce projet a été mis en place en collaboration avec l’ONG Blue Ventures.
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