Photo d’archives ©Alwatwan Les Pharmaciens, ignorés par l'ANAMEV bouillonnent de Colère. Prochaine Pénurie de Médicaments ? La ...
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Les Pharmaciens, ignorés par l'ANAMEV bouillonnent de Colère. Prochaine Pénurie de Médicaments ?
La rumeur enfle sur une possible pénurie de médicaments, principalement ceux non courants prescrits pour des pathologies chroniques comme l'hypertension, le diabète et des maladies graves. Déjà certains s'inquiètent sur ce qui peut leur arriver en cas d'urgence. Faudra-t-il attendre le retour des fonctionnaires du paracétamol du weekend de grand mariage au village, pour que le pharmacien obtienne l'autorisation de commander un médicament rare qui risque de s'épuiser bientôt. Un Ingénieur retraité et un autre retraité ex Jeviens ont déclaré, à HaYba, indépendamment, l'un de l'autre, que si c'est confirmé, ils fuiront mourir ailleurs.
Le pharmacien est un professionnel peu habitué à élever la voix. Ceux que Hayba a rencontrés ce matin, en compagnie du président de leur organisation faîtière, Mahamoudou Ali Mohamed de l'OPACO et leur avocat conseil, Me Aicham Itibar, sont toujours polis, bien que sonnés et blessés par le très imprévisible coup de poing de l'Agence Nationale des Médicaments et des Evacuations Sanitaires (ANAMEV).
Des commandes de médicament, certaines déjà réglées au fournisseur, sont suspendues suite à des messages du Directeur général de l'ANAMEV à ses collègues français et malgache, les informant que TOUTE importation de médicament nécessite une autorisation délivrée par l'ANAMEV.
Les pharmaciens et les professionnels de la santé que Hayba a interrogés, sont d'autant plus surpris que le Dr Ahamed Said Fazul, Directeur général de l'ANAMEV, est un pharmacien, expérimenté et respecté.
Une agence nationale des médicaments est une nécessité dans tous les pays. D'ailleurs pour la définition des prérogatives de l'ANAMEV, dans le Décret N° 17/011 / PR, les articles 10, 11 et 12 sont des copier-coller fidèles aux articles L 5312 1, L 5312 2, L 5312 3 du code français de la santé, 5ème partie, livre 3 - Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, devenue L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en 2011.
Gens polis, les yeux plongés dans leurs flacons de comprimés, les pharmaciens ne relèvent même pas que leur confrère aujourd'hui Directeur Général de l'ANAMEV, dans sa lettre du 30 mai à son collègue malgache, se réfère à "leur entretien de Johannesbourg" pour l'informer que toute importation de médicament "nécessite une autorisation" sans citer les textes légaux et réglementaires, ni attacher un exemplaire de l'autorisation qui doit servir aux fournisseurs étrangers pour constater la conformité du document envoyé par le pharmacien, client comorien, avec l'autorisation d'importer. Si les fournisseurs étrangers, ayant été informés des nouvelles mesures comoriennes, interroge son client comorien, ils ne se conformeront qu'aux instructions de leurs autorités nationales et aux conventions internationales.
Il est surprenant qu'une direction nationale informe une structure équivalente étrangère sans passer par le ministère de tutelle, qui devrait lui même passer par le Ministère des Affaires étrangères et peut être aussi informer l'OMS.
La lutte contre les médicaments illicites est un devoir impérieux des autorités nationales. Les étals de "médicaments" de Volovolo constituent un problème de santé publique auquel il faut mettre fin.
Les pharmaciens ne peuvent être exempts de tout soupçon. Mais comme profession organisée et soumise à des autorisations légales et réglementaires, elle est plus facile à surveiller, que les importations sauvages. Les amis de HaYba se souviendront qu'après une série d'articles sur une pharmacie ouverte et dirigée par un non- pharmacien, elle a été fermée par les autorités.
Dans un pays où nous ne fabriquons pas de médicament et n'avons même pas de laboratoire d'analyse des produits, les médicaments sont nécessairement importés de pays réputés respecter les normes internationales.
HaYba n'a pas pu trouvé dans le journal officiel de texte sur la procédure de demande d'autorisation. Quelles sont les informations obligatoires à fournir de la part du le pharmacien ? Comment s'organise le contrôle par l'ANAMEV ?
Dans tout pays, de telles procédures, sont discutées, convenues agrées, selon les compétences et les moyens disponibles. Une telle demande d'autorisation ne s'improvise pas.
L'ANAMEV a t elle déjà établi les listes des médicaments, des fabricants, et des pays pour faciliter le travail des pharmaciens et réduire les délais d'approvisionnement au patient ? Puisque pour toute commande il faut une autorisation, qu'est ce qui est prévu pour un médicament rare à commander d'urgence de Moheli le samedi soir ?
L'ANAMEV avant d'informer les fournisseurs étrangers, a t il déjà recruté en quantité suffisante, des personnels scientifiquement compétents, formés en informatique, disposant des équipements, pour des gardes hors des heures de bureau et le weekend ?
Il y a pour le moins un besoin urgent de dialogue entre le ministère de la santé, l'ANAMEV et les pharmaciens, avec peut être l'assistance de l'OMS ou de toute autre structure ayant une expertise dans le contrôle des médicaments. Dans la totalité des pays, la lutte contre les faux médicaments et les médicaments illicites sont en premier lieu du ressort des services de Douane et de la Police.
Il m'a semblé que nos apothicaires, d'ordinaire placides bougeaient plus sur leur chaise que d'habitude. J'en conclue qu'ils sont en colère de n'avoir ni été consulté, ni informés.
Le Gouvernement doit vite organiser le dialogue. Il n'est pas sur que le patient et même le client des étagères de cosmétiques s'amuseront des conséquences d'un mouvement d'action des pharmaciens.
©Hayba fm
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