Le milieu de terrain des Comores, Ancoub Mze Ali (Lens B), se confie avant la double confrontation entre les Cœlacanthes et les Eperviers...
Ancoub, vous êtes de retour cette semaine en sélection pour une double confrontation face au Togo, en préliminaire des éliminatoires du Mondial 2022. Devenez-vous un habitué des Cœlacanthes ?
J’ai décroché ma première sélection en 2016 contre l’Ouganda en éliminatoires de la CAN, puis j’ai joué mes premiers matchs comme titulaire contre le Togo et le Gabon. J’ai eu une petite dizaine de sélections depuis. J’aurais pu prétendre à plus, mais j’ai raté pas mal d’échéances après ma blessure aux ligaments croisés en mai 2018.
Le grand public vous connaît mal. Pouvez-vous nous raconter vos débuts ?
J’ai commencé à 6 ans, au club de l’AS Conque, à Nice. J’y ai joué jusqu’en benjamins. A 11 ans, je suis rentré à l’OGC Nice, où j’ai été U13, avant de passer en section sportive et au centre de formation. En jeunes, j’ai pas mal été surclassé, mais j’ai aussi subi pas mal de blessures, dont une fracture du tibia au tournoi de Montaigut. C’est pour cela que j’ai raté la finale de la Gambardella et les play-offs avec la génération 1995. J’ai joué en U19, puis en réserve mais je n’ai pas su passer le cap.
Que vous-a-t-il manqué ?
Les blessures ne m’ont pas aidé, comme la concurrence et le temps qui passe…
Comment êtes-vous passé de l’OGC Nice au RC Lens ?
Au début de l’été j’avais pris contact avec mon ancien coach, Thierry Malaspina. Je lui demandé s’il avait des contacts. Il m’a promis de revenir vers moi et il a tenu parole. J’ai ensuite reçu un appel de Romain Stevenon, le chargé du recrutement du RC Lens, qui m’a demandé si j’avais trouvé un projet. Il m’a proposé un essai. J’ai fait un tournoi d’équipes réserves, on a perdu en finale. A l’issue de ce tournoi, j’ai signé un an.
Quel a été le discours du RC Lens ?
Le club a été sensible à mon expérience pour une équipe jeune, cela collait à sa volonté d’avoir un joueur un peu plus mûr dans chaque ligne. Cela me fait du bien d’être visible ailleurs qu’à Nice. J’avais vraiment envie de me relancer, que ce soit à Lens ou ailleurs… Je suis content de mes débuts. Je me suis vite intégré.
Cela doit faire un contraste par rapport à Nice…
Il fallait que je change d’air. Certes, ce n’est pas la Côte d’Azur, mais je me suis bien intégré. Les gens sont très accueillants, on sent qu’on est dans un club populaire, il y a beaucoup de monde même pour la réserve.
Ancoub Mze Ali : « Madagascar nous donne beaucoup d’espoir »
Atteindre le niveau professionnel, cela reste une ambition ?
Bien sûr. Je garde cet objectif en tête. J’espère que j’aurai des possibilités de me montrer à ce niveau. Que ce soit en réserve ou ailleurs, je souhaite jouer le maximum de matchs.
Comment gérez-vous l’écart entre les matchs d’équipe réserve et ceux que vous disputez avec l’équipe nationale des Comores ?
Je n’ai pas le même statut : en club je suis un ancien, en équipe nationale je suis plutôt un jeune. Ceci dit, j’aime le football. Je joue tous les matchs à fond. Les matchs internationaux ont plus d’enjeu, avec des gros joueurs, il faut être au niveau. Je ne peux que progresser en jouant des matchs comme ça. Je prends toutes ces rencontres comme des chances.
La déception du TAS a-t-elle été surmontée ?
On a accusé le coup sur le moment, puis on s’est remis au travail.
Face au Togo, les Comores se présenteront-elles en outsider ?
On n’y va pas en tant qu’outsider, si on veut progresser il faut taper ce genre d’équipe ! Jusqu’à présent, nos meilleurs résultats sont à domicile. Mais il faut que l’on cherche un résultat à l’extérieur si l’on veut passer un cap et progresser !
Le parcours de Madagascar à la CAN peut-il vous inspirer ?
Oui. C’est splendide ce qu’ils ont réussi à faire, cela nous donne beaucoup d’espoir. Surtout quand tu te dis qu’on les a rencontré et fais match nul en 2017 et deux ans plus tard Madagascar s’est retrouvé en 1/4 de finale pendant la CAN. Ça donne beaucoup d’espoir, puisque cette fois-ci on ne sera pas dans la poule du pays organisateur pour finir parmi les deux premiers.
Les Comores disposent-elles d’un réservoir de talents comparable ?
Une grosse génération arrive. Beaucoup de jeunes pros d’origine comorienne vont faire leurs débuts dans les mois et les années qui viennent. Le meilleur est à venir !
©️Exclu football365
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