Impossible de passer à côté de sa peau rosée sur les marchés d’Anjouan ces derniers mois ! La pomme-de-terre Rosanna a envahi les étals, ...
Impossible de passer à côté de sa peau rosée sur les marchés d’Anjouan ces derniers mois ! La pomme-de-terre Rosanna a envahi les étals, pour le plus grand bonheur des consommateurs... et des producteurs, qui ont généré plus de 100 millions de francs comoriens de chiffre d’affaire.
L’histoire de Rosanna à Anjouan a germé après un constat. Le secteur agricole offre les principales activités économiques aux populations comoriennes et pourtant, la majorité des produits alimentaires doivent être importés. Dans ce contexte, l’ONG Dahari, soutenue par l’Union européenne, accompagne les exploitants et exploitantes agricoles à produire principalement banane, manioc, patate douce, taro, tomate, légumes feuilles et pomme-de-terre pour réduire cette dépendance et améliorer le revenu des producteurs. Pour la première fois en 2015, Dahari avait importé et distribué des semences de pomme-de-terre, puis à nouveau en 2016. Forte de cette expérience, le secteur de développement rural de l’ONG a décidé de renouveler l’opération en 2018.
Près de 16 tonnes de semences ont été commandées par les producteurs
L’initiative aura nécessité pas moins de cinq mois de travail à nos équipes, de mai à septembre. Il a d’abord fallu sensibiliser les producteurs : afin de les amener à s’intéresser à la production de pomme de terre, des réunions d’information ont été organisées dans les villages. Il s’agissait de partager les informations relatives à l’écologie de la culture, aux avantages alimentaires et monétaires et aux conditions d’acquisition des semences.
Dans un second temps, les producteurs et productrices intéressés par la culture étaient invités à s’inscrire auprès du technicien Dahari de leur village. Il fallait pour cela se munir de la moitié de la somme nécessaire à la commande de la quantité de semence souhaitée. C’est l’ONG qui prenait en charge les moyens et les démarches relatifs à la commande et à la réception de celle-ci. Pour la campagne 2018, les agriculteurs ont vu grand et leurs commandes cumulées atteignaient 15,9 tonnes de semences ! Il faut dire que l’achat groupé leur a été particulièrement profitable, rendant la semence plus accessible, à 800 KMF le kilo de semence de pomme-de-terre de la variété Rosanna.
Dans un second temps, les producteurs et productrices intéressés par la culture étaient invités à s’inscrire auprès du technicien Dahari de leur village. Il fallait pour cela se munir de la moitié de la somme nécessaire à la commande de la quantité de semence souhaitée. C’est l’ONG qui prenait en charge les moyens et les démarches relatifs à la commande et à la réception de celle-ci. Pour la campagne 2018, les agriculteurs ont vu grand et leurs commandes cumulées atteignaient 15,9 tonnes de semences ! Il faut dire que l’achat groupé leur a été particulièrement profitable, rendant la semence plus accessible, à 800 KMF le kilo de semence de pomme-de-terre de la variété Rosanna.
Former les producteurs à l’agro-écologie
Dahari a une expérience avérée de plus de 10 ans de promotion de l’agro-écologie. Elle forme les producteurs/trices aux techniques agro-écologiques par le biais de l’approche « Champ Ecole Paysan (CEP) » pour plus de pratique et de proximité. Ces formations sont conduites au sein de sept parcelles de démonstration (PDD) installées dans les villages d’intervention. Pendant le processus, chaque producteur/trice a suivi environ 15 heures de formation. Ils ont pu aborder comme thématiques de formation : la préparation des semences de pomme-de-terre et la préparation agro-écologique de la parcelle, la plantation de la semence, l’entretien d’une culture de pomme-de-terre, la récolte et enfin sa commercialisation.
Après la livraison des semences, la dernière étape consistait en un suivi formatif régulier des opérations culturales et commerciales. Le but était de compléter la formation, d’encourager les producteurs/trices, de discuter avec eux pour relever les éventuelles insuffisances et d’apporter des propositions de solutions.
En ce qui concerne les opérations commerciales, des échanges étaient organisés pour évaluer les coûts de production, analyser le contexte de production et du marché afin d’améliorer le prix pour les producteurs/trices. Des solutions consensuelles ont été retenues au cas par cas avec 130 producteurs suivis dont 36 femmes.
En ce qui concerne les opérations commerciales, des échanges étaient organisés pour évaluer les coûts de production, analyser le contexte de production et du marché afin d’améliorer le prix pour les producteurs/trices. Des solutions consensuelles ont été retenues au cas par cas avec 130 producteurs suivis dont 36 femmes.
Il a fallu décider de se placer soit sur une récolte et une vente précoce, soit tardive, soit en période normale sur les marchés locaux. « La récolte a été bonne. Au total, j’ai obtenu 70kg et vendu 61kg. Le prix était intéressant sur le marché (1000KMF/kg) au moment où j’ai vendu, car j’ai fait partie des premiers producteurs/trices qui ont récolté la pomme de terre fin août », témoigne une agricultrice d’Adda qui avait acheté 5kg de semences. Certains producteurs ont également saisi les opportunités offertes par Dahari au travers de sa recherche de commerçants grossistes et de l’organisation de points de ventes pour la commercialisation des surplus de production.
Plus de 200 tonnes de pommes-de-terre ont été vendues
Les données récoltées auprès des 130 producteurs suivis, qui ont acquis 72% des semences de pomme-de-terre achetées en groupe, soit 11,5 tonnes, montrent des résultats impressionnants. Ils ont vendu 149,1 tonnes de pomme de terre pour un chiffre d’affaire total cumulé de plus de 84 millions de francs comoriens !
20/02/2019
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