ELECTION PRÉSIDENTIELLE On va rigoler. On rigole déjà. L’opposition qui avait récusé les assises nationales de février puis le référe...
ELECTION PRÉSIDENTIELLE
On va rigoler. On rigole déjà. L’opposition qui avait récusé les assises nationales de février puis le référendum constitutionnel de juillet 2018, se prend les pieds dans le plat. Baignant dans ses contradictions, elle démontre sa capacité à dire et à faire une chose et son contraire.
Faisons économie de mots et de temps en nous limitant au référendum de juillet 2018. A l’époque, maladroite et mal conseillée par des apprentis politiciens, l’opposition avait décidé de boycotter le référendum pour, soutenait-elle, ne pas légitimer la révision constitutionnelle proposée par le président Azali. Elle avait alors imprudemment appelé au boycott, d’ailleurs peu suivi en dépit de la violence tentée sans succès.
A l’époque, nous nous interrogions sur la suite qu’entendait donner l’opposition à une position aussi incongrue et surtout incomprise par les électeurs. On se demandait si, persistant dans cette voie, elle allait aussi boycotter la présidentielle. Que nenni. Prendre ce chemin aurait signifié un suicide et ferait passer l’opposition comorienne comme étant la plus stupide du monde. Son attitude, aujourd’hui, nous semble assez sage. L’opposition ne peut pas prétendre jouer sur le terrain républicain, tout en refusant à chaque fois d’aller aux urnes. La politique de la chaise ne paie pas, a compris l'opposition.
Mais ce n’est pas sa participation aux élections qui est marrant pour nous. Ce qui est amusant pour nous, c’est que l’opposition se conjugue au pluriel, aujourd’hui. Une kyrielle de candidats contre un seul de la mouvance présidentielle. La belle unité affichée il y a peu s’est effritée devant ce désir chimérique de chacun à succéder à Azali. Chaque membre de l’opposition voit midi à sa porte. D’où les nombreuses candidatures de l’opposition ou des oppositions – si l’on me prête l’expression.
Plus rigolo encore, c’est ce triste spectacle qu’offre l’opposition qui se mord les cornes en multipliant les candidatures. Ignorant sa cible, elle se met à tirer sur elle-même. Autrement, comment expliquer ces recours tous azimuts introduits par plusieurs candidats de l’opposition auprès du juge électoral visant à éliminer leurs propres camarades. Ce qui revigore la cible qui a vite compris que le danger ne viendrait pas du camp d’en face et, partant, renforce ses propres rangs pour mieux gagner le combat qui ne fait que commencer en sa faveur.
Mohamed Hassani
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