Dans son discours prononcé à Mayotte ce 18 janvier 2010, le président français Nicolas Sarkozy a déclaré et je le cite « Je veux être ent...
Dans son discours prononcé à Mayotte ce 18 janvier 2010, le président français Nicolas Sarkozy a déclaré et je le cite « Je veux être entendu ici et ailleurs. Je ne laisserai à personne à aucune puissance étrangère le droit de décider de qui serait français et de qui ne le serait pas. Mayotte c'est la France, Mayotte restera française ».
Fidèle à ses rhétoriques, le Président français contrairement à ses prédécesseurs qui connaissaient peut-être mieux l’histoire de l’archipel des Comores, a fait preuve d’une arrogance et du mépris vis-à-vis de son homologue comorien et du peuple comorien.
Le Président Sambi avait proposé à la France, l’année dernière, à la tribune des Nations Unies, une solution d’un pays et deux administrations pour sortir de cet imbroglio juridique qui a tant duré sur le conflit territorial portant sur l’île de Mayotte, qui oppose les Comores et la France. Au lieu de répondre à son homologue, le Président Sarkozy décide de l’ignorer et de botter en touche cette proposition, sur une île de l’archipel des Comores, et d’envoyer aux calendes grecques, toute option visant á rapprocher la population de cet archipel divisé par la volonté et la puissance de son pays.
Au contraire, faisant fi du droit international et des rapports de la défenseuse des droits de l’enfant, des ONGs françaises qui dénoncent régulièrement les conditions inhumaines de détention et d’expulsion des personnes considérées comme étant des « clandestins » par l’administration française, et les naufrages des bateaux de fortunes qui causent des centaines de mort tous les ans dans le bras de mer qui sépare Mayotte et Anjouan, il annonce des mesures visant à traquer beaucoup plus les pauvres comoriens qui errent à Mayotte pour trouver une vie meilleure : renforcement des effectifs de la Police de l’Air et des Frontières, fourniture d’un hélicoptère, installation d’un 4ème radar, construction d’un nouveau centre de rétention administrative etc... Et quant il déclare qu’il laisserait à personne le droit de décider de qui « serait français et de qui ne le serait pas », il oublie que le conflit qui oppose les Comores et son pays est un « conflit territorial » et non un conflit de personne.
C’est le pays des droits de l’homme qui a transformé ce conflit territorial en conflit de personnes. Il a réussi à créer un « peuple mahorais » qui ne se reconnait pas au peuple comorien. Il a réussi á dresser les mahorais contre leurs voisins et á leur inculquer une haine viscérale vis á vis des habitants des îles indépendantes des Comores, surtout ceux d’Anjouan. Il ne faudra pas s’étonner qu’un jour, ce qui est fort probable compte tenu du degré de haine, de mépris atteint par les habitants de Mayotte vis à vis de leurs cousins comoriens, qu’anjouanais et mahorais s’entretuent sauvagement dans ce territoire administré par la patrie des droits de l’Homme.
Les comoriens ne veulent pas décider « qui est français et qui ne l’est pas », ils sont plus francophones et francophiles que les habitants de Mayotte et le nombre de comoriens disposant la nationalité française est de loin supérieur aux mahorais. Le conflit de Mayotte est un conflit territorial. Les mahorais, comme leurs frères, sœurs et cousins des autres îles de l’archipel, peuvent rester français autant qu’ils le souhaitent pourvu que l’intégrité territoriale des Comores soit respectée.
Par ComoresDroit
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