© AFP/Archives | Le rappeur-chanteur marseillais Soprano, le 10 novembre 2018 Pour Soprano, "le rap, c'est mieux maintenant...
© AFP/Archives | Le rappeur-chanteur marseillais Soprano, le 10 novembre 2018 |
Pour Soprano, "le rap, c'est mieux maintenant": le rappeur-chanteur marseillais présente dans un entretien à l'AFP son sixième album "Phoenix", où il fait toujours plus le pont entre rap et pop.
"Phoenix", sorti le 9 novembre, puise dans le reggaeton ("Cantare"), l'électro sucrée ("Ninja"), l'afrotrap ("Coucou") ou encore le reggae, en duo avec Tiken Jah Fakoly ("Rampanpan"). "Des morceaux aux styles différents avec des prises de risque", soutient Soprano.
En 2002, le rappeur marseillais perçait dans les bacs avec les Psy4 de la Rime, le groupe formé avec ses cousins. Seize ans après, Soprano est devenu incontournable dans le paysage musical français, le principal représentant de la percée des musiques urbaines dans la variété.
L'artiste est devenu consensuel au point d'être le premier rappeur choisi par TF1 pour rejoindre le jury de "The Voice" aux côtés de Julien Clerc ou Jenifer, après avoir été juge pour la version junior du télécrochet.
Son nouvel album "Phoenix", métissé, positif et dansant, clôt une trilogie avec deux premiers albums signés chez Warner, "Cosmopolitanie" (2014) et "L'Everest" (2016), dont les ventes ont été massives, respectivement à plus de 550.000 et 800.000 exemplaires.
Dans "Phoenix", Soprano, de son vrai nom Saïd M'Roumbaba, s'inspire du quotidien de son entourage, où les divorces se multiplient et les amis disparaissent. Il croise dans ses chansons une femme trompée, un Casanova repenti, un équilibriste...
"Maman m'a dit qu'il y a toujours plus maudit (...) Vis ta vie comme une jeunesse infinie", chante-t-il dans "A la vie à l'amour", déjà un tube où il raconte selon lui "le Saïd que l'on croise dans la rue".
"Je m'amuse, je fais de la musique comme un enfant", confie Soprano. "J'ai les mêmes amis depuis l'enfance, qui sont mes repères, et avec qui j'ai beaucoup de débats (...) Si je fais des morceaux de gangster, ils vont me dire que ça ne me ressemble pas".
Du gospel musulman au rap chanté
La caution purement rap est apportée sur le disque par le phénomène de l'été, Niska, par le rappeur italien Ghali, ou son ancien collègue des Psy4 de la Rime, Vincenzo.
Mais le rap, Soprano, ce n'était pas mieux avant? Le chanteur dit comprendre "la nostalgie" de certains, lui, qui à bientôt 40 ans et trois enfants, se décrit comme un "ancien". Mais pour lui, le rap "c'est mieux maintenant. On a une telle variété! On a le choix entre rap engagé, rap dur ou... rap familial, comme Soprano".
Dans "Phoenix", le rappeur au chapeau de feutre s'affirme toujours plus comme un chanteur, avec sa voix aiguë et la plupart du temps sans assistance électronique. "J'ai l'impression de n'avoir jamais mué, même si ma voix part parfois dans les graves", confie-t-il. "Si quelqu'un m'entraînait pour la voix, je pourrais faire mieux. Mais c'est comme pour le sport, je commence, puis je deviens fainéant".
"J'ai commencé par le gospel musulman, à la madrasa (l'école coranique, ndlr)", raconte Soprano. "Puis j'ai fait du rap. Mais je mettais des mélodies dans mes couplets, d'où le choix de mon nom d'artiste".
Musulman pratiquant, le chanteur d'origine comorienne a déjà évoqué sa foi dans ses chansons, mais "comme la politique, c'est devenu trop compliqué d'en parler", regrette-t-il. "La religion c'est quelque chose qui doit amener le bien. Mais entre les religieux et les médias, on entend n'importe quoi".
Enfant des quartiers Nord de Marseille, le chanteur est "encore dans les nuages" après avoir été le premier rappeur à remplir le stade Vélodrome en octobre 2017. Il y retournera en octobre 2019, après une grosse tournée qui passera entre autres par le stade Pierre-Mauroy de Lille, la Belgique, la Suisse, et l'Arena de Paris-La Défense.
© 2018 AFP
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