ÉMERGENCE AZALIENNE Avez-vous réellement l'intention de faire des Comores un pays émergent, monsieur le président ? Je pense que ...
ÉMERGENCE AZALIENNE
Avez-vous réellement l'intention de faire des Comores un pays émergent, monsieur le président ? Je pense que le peuple comorien essaye de vous croire mais, de mon point de vue, il n'y arrivera pas.
Si certaines voix de l'opposition et de la société civile se lèvent pour critiquer votre "vision", la qualifiant d'utopique, surréaliste ou mensongère, admettez, monsieur, que ce n'est ni par méchanceté ni par jalousie.
C'est plutôt par crainte de la manière dont vous essayez de conduire les affaires du pays. Permettez-moi, monsieur Al imam, de vous rappeler que l'émergence d’une nation n’est pas un projet partisan, comme vos supporters le prétendent; c'est une ambition nationale à laquelle les différents courants politiques d’un pays adhèrent dans le respect de la démocratie. Malheureusement, force est de constater que cette "émergence" est devenue un instrument qui sert de distinction entre les bons (mouvance) et les mauvais (opposition).
Pourquoi les Comoriens ne se montrent-ils pas favorables à cette "émergence", en dépit de la forte propagande menée par votre gouvernement, notamment sur les infrastructures ?
Je crois honnêtement que les Comoriens sont tout simplement fatigués de voir que les marchés, les bourses et les emplois ne sont attribués qu'aux enfants du pouvoir, la justice ne vise que les opposants.
Pourtant, il doit bien y avoir au sein de la majorité présidentielle, des responsables qui pratiquent ou favorisent la corruption et le détournent des deniers publics. Pourquoi ne sont-ils jamais poursuivis ?
Faudra-t-il attendre un changement de régime, après chaque élection, pour qu'ils soient jugés ? Évidemment, puisque l'injustice et la corruption sont les principales machines qui alimentent le favoritisme, la complaisance dans la gestion des affaires judiciaires, administratives et financières.
Tout le monde veut en profiter à son tour, ainsi va le pays. C'est cette version-là d'émergence que vous êtes en train de nous proposer, monsieur le président ?
Youssouf Ben
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