Lettre ouverte à Madame Louise MUSHIKIWABO Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie Madame la Secré...
Lettre ouverte à Madame Louise MUSHIKIWABO
Secrétaire Générale
de l’Organisation Internationale de la Francophonie
Madame la Secrétaire Générale,
L’un des dossiers les plus urgents sur lesquels vous serez sans doute sollicitée après votre brillante élection à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie est celui de la situation sur le territoire de l’île d’Anjouan.
Pendant une semaine, des combat à l’arme lourde se sont déroulés dans les rues de Mutsamudu, la capitale dont la médina est assiégée. Les rares témoins ont vu des morts, des blessés, des barrages sur les axes routiers, des hommes masqués qui s’affrontent à la kalachnikov ou au coupe-coupe.
Je connais bien Anjouan, île la plus peuplée et la plus déshéritée de l’Union dite des Comores. Je m’y suis rendu à plusieurs reprises, il y a une vingtaine d’années, afin d’exprimer mon affection à l’égard de la population anjouanaise qui souhaite toujours un rapprochement avec la France. Une journaliste de l’Autre Afrique, périodique disparu depuis, Jocelyne MUHUTU, avait à l’époque bien voulu se faire l’écho sur le plan international de mon soutien à Anjouan. Je me suis rendu spécialement à Paris pour la remercier très vivement et personnellement.
Le principal, si ce n’est le seul responsable de la dégradation de la situation aux dites Comores, et vous le savez bien, est le gouvernement « central » actuellement en place, oppresseur et de plus en plus perméable aux avancées du fondamentalisme religieux. Malgré la ferme interdiction de l’Union Africaine à l’issue du trente et unième sommet des chefs d’Etat en Mauritanie, il a décidé de maintenir un référendum totalement illégal. Ce référendum a eu pour effet de torpiller les accords de Fomboni, clef de voûte de la stabilité aux dites Comores, accords dont l’Organisation Internationale de la Francophonie est cosignataire et garantedepuis 2001.
Dans l’état actuel de la conjoncture, je suis convaincu que seule une intervention forcément remarquée, sous votre autorité, est à même de débloquer une situation qui, si elle perdure, sera de nature à entraîner la déstabilisation de toute la région et d’y faire le lit des pires extrémismes et intégrismes.
En vous remerciant de la suite favorable que vous voudrez bien accorder à ma démarche, je vous prie d’agréer, Madame la Secrétaire Générale, l’expression de mes sentiments très respectueux.
Jean-Michel WEISSGERBER
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