Le régime d'AZALI est-il une dictature?
Depuis son accession à l’indépendance le 6 juillet 1975, notre pays a connu de multiples régimes. Le premier putschiste de l’histoire de notre pays, feu ALI SOILIHI MTSACHIOI a conduit le pays sous un régime révolutionnaire comme diront certains citoyens, totalitaire pour d’autres. Je fais partie de cette dernière catégorie n’en déplaisent aux nostalgiques de ce régime d’horreur.
Un deuxième coup d’Etat a conduit le pays sous le régime des mercenaires guidé par feu AHMED ABDALLAH ABDEREMANE secondé par l’horrible mercenaire BOB Denard. A.A.A avait instauré le parti unique, feu UDZIMA. Après l’assassinat d’A.A.A, SAID MOHAMED DJOHAR s’est installé au pouvoir avec ses gendres. Pendant cette période, de multiples partis ou groupuscules ont poussé comme des champignons. Il y’avait un semblant de démocratie.
La corruption s’est accru à une vitesse grand V. Les comoriens se rappellent de l’humiliation que l’ex-président Djohar a dû subir. Une humiliation de tout le peuple comorien. Il me semble que la seule période où les Comoriens ont connu des élections libres et démocratiques était l’élection de feu TAKI ABDOULKARIM à la magistrature suprême du pays. Sa mort reste mystérieuse. Aucun pouvoir n’a demandé l’ouverture d’une enquête. C’est bouche cousu.
On passe alors au putsch d’AZALI en 1999 et le concept de la présidence tournante.
Avec la constitution de 2001, AZALI a été élu président de l’Union Des Comores en 2016. Et depuis plus de deux ans, nos concitoyens vivent dans un régime que certains qualifient de dictature et d’autres d’une démocratie extraordinaire. C’est un exemple de démocratie à suivre en Afrique comme le proclame notre ministre des affaires qui lui sont étrangères. Pour répondre à cette question, faisons un bref rappel d’une dictature.
La dictature un régime politique arbitraire et coercitif dans lequel tous les pouvoirs concentrés entre les mains d’un seul homme, le dictateur, ou d’un groupe d’hommes exemple une junte militaire. Le pouvoir n’étant ni partagé ( pas de séparation des pouvoirs), ni contrôlé(absence d’élections libres, de constitution), les liberté individuelles et collectives n’étant pas garanties, la dictature s’oppose à la démocratie. Elle doit donc s’imposer par la force, [next] s’appuyant sur l’armée, sur une milice, sur un parti, sur un caste, sur un groupe religieux ou social.
Quelques exemples de dictatures : l’Afghanistan des talibans, la Corée du nord des KIM, le Chili d’Augusto PINOCHET…
Effectuons une étude comparative entre une dictature et le régime d’AZALI ASSOUMANI BOINAHERI.
Pour ce qui est de la séparation des pouvoirs : l’assemblée nationale est inexistante. Elle n’a voté aucune loi. Elle ne contrôle plus l’action du gouvernement. Ses membres restent muets. Seuls quelques uns font de la résistance.
Quant à la justice, elle est devenue un outil de répression du régime. Les droits individuels et collectifs sont bafoués. La loi fondamentale en vigueur voté en 2001 par une forte majorité de comoriens a été enterrée. A la place, AZALI a mis en place une constitution rejetée par la majorité du peuple comorien. Il utilise l’armée voire des milices pour se maintenir au pouvoir à vie avec sa famille ses amis, son parti soutenu par le Mufti.
Nous constatons que tous les éléments sont réunis pour qualifier le régime d’AZALI ASSOUMANI BOINAHERI de DICTATURE. Il n’y a pas un autre mot pour le qualifier. On appelle un chat un chat La démocratie, le semblant de démocratie qui existait en Union des Comores est morte. C’est encore une fois qui est coupable. AZALI a toujours été putschiste. Il mourra dictateur. C’est une mort horrible.
Par Said ABDOU MHOUSSINE
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