Chaque année, en septembre, on a droit à un discours du Chef de l’État comorien à la tribune officielle de l’Assemblée Générale annuelle ...
Chaque année, en septembre, on a droit à un discours du Chef de l’État comorien à la tribune officielle de l’Assemblée Générale annuelle de l’ONU. Il disserte sur les problèmes du Monde presque dans les mêmes termes d’une année sur l’autre. Discours coupés des préoccupations du pays, un rite devenant de plus en plus indigeste.
Si chaque président comorien consacre une partie de son discours à la question de l’île comorienne de Mayotte, il ne s’agit en réalité que d’une simple formalité destiné à duper le peuple comorien. Les dénonciations du colonialisme français par Ali Soilih, la guerre de la salive d’Ahmed Abdallah ont peu à peu laissé la place à des jérémiades de moins en moins incisives. Aucun impact sur le règlement de la question qui n’est plus débattue à l’ONU, la dernière résolution de l’ONU dénonçant la politique française à Mayotte remonte au siècle dernier ! Plus de vingt ans et rien n’est engagé pour changer cette situation.
Les diplomates comoriens se cachent sur l’évolution du monde, les égoïsmes nationaux qui empêcheraient la solidarité des peuples de s’exprimer, etc. Aveu d’impuissance ou démission camouflée ? Car la seule propagande audible sur la question de Mayotte est celle de la France : falsification de l’histoire, manipulations du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, faux arguments juridiques basés sur des pseudos consultations des Maorais et sur la Constitution française, etc. Dans la plupart des cartes géographiques qui circulent dans le monde, les Comores sont présentés comme un pays de [next] trois îles. Il en est de même dans certains documents officiels d’institutions internationales.
Coté comorien, aucune riposte. Pire nous donnons raison à la France. Pendant des années, le Comorien devait demander aux autorités comoriennes un visa pour se rendre à Mayotte, comme s’il allait à l’étranger. Pendant des mois les autorités comoriennes qui défilaient dans le bureau du Représentant Résident du PNUD aux Comores n’ont pas réagi face une carte des Comores à 3 îles qui trônait en bonne place. Des autorités comoriennes ont signé des documents de l’Union Européenne avec des Comores à 3 îles. L’Union Européenne a pu organiser, place de l’indépendance à Moroni, une manifestation publique avec une communication de Comores à 3 îles. Seul le Président du Conseil de l’Ile de Gazidja a dénoncé ce scandale et quitté les lieux avec fracas. Les cas sont innombrables.
Mais cette année un cap semble avoir été franchi dans la capitulation. Pour le Président Azali, entre les Comores et la France il n’y aurait que de « l’incompréhension » dont «l’origine vient de cette situation à laquelle s’ajoute le choc ressenti par les Comoriens des trois autres îles, de voir les conditions difficiles de détention de leurs concitoyens à Mayotte » (Alwatan numéro 3520 du 28/09/2018). La « situation » fait référence aux « conditions de refoulement, ... (et aux) enfants abandonnés » (op cit). Nul part il n’a été question de problème de souveraineté, d’annexion d’une partie du territoire comorien par la France, de ces dizaines de milliers de morts du visa Balladur !
Le revirement semble monstrueux. A quoi est-il dû ? A quoi devons-nous nous attendre ?
Ceux qui sont sincèrement attachés à l’unité nationale devraient relever la tête !
Idriss (28/09/2018)
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