De prime abord, je voudrais apporter une clarification au sujet de la question. Séparer l’Islam, notre religion à tous (104% de musulmans...
De prime abord, je voudrais apporter une clarification au sujet de la question. Séparer l’Islam, notre religion à tous (104% de musulmans en Union Des Comores) et l’Etat veut dire que chaque autorité ait ses prérogatives et des domaines bien définis. De ce fait, les oulémas et autres hommes religieux s’occupent de notre religion, l’Islam et que les hommes et femmes politiques se concentrent sur la politique et le développement socioéconomique.
Deuxièmement, la question de la séparation de l’Islam et de l’Etat, je reconnais, est un sujet très sensible qui fera couler beaucoup d’encre et de salive, je l’espère. Mais il important de décliner le sujet afin que chacun de nous y réfléchisse et essayer d’apporter un début de solution.
De ce sujet découleront pleines de questions :
- L’instrumentalisation de l’Islam par la classe politique mine t-elle sa sainteté ?
- L’Islam n’est-il pas à la fois une religion et un état ( Al islam din wa dawla) ?
- L’Islam peut -il subsister sans l’état ?
Quelles sont les conséquences qu’on pourra redouter en cas de la non séparation de l’Islam et de l’état ? D’autres questions pourraient resurgir…
COMORES : D’un état laïc à un état pseudo-islamique.
Notre pays a connu essentiellement un état laïc, dirigé par feu ALI SOILIHI MTSACHIOI( qu’il repose en paix).
Le président Ali SOILIH avait bien séparé les affaires de son régime révolutionnaire et l’Islam. Il n’exerçait pas de pouvoir sur la religion. Les chefs religieux avaient les pleins pouvoirs. C’est l’époque où les djinns, les chaitoines avaient plié bagages et n’obtenaient pas de « visas ». Les superstitions étaient oubliés. Les charlatans de tout genre chômaient.
COMORES : République Fédérale Islamique des Comores(RFIC) .
Feu Ahmed Abdallah Abdérémane est arrivé au pouvoir avec les affreux mercenaires. Il avait à ses côtés le grand mufti qui incarnait l’autorité religieuse. Les politiques et les mercenaires ont instauré un régime de parti unique. Seul la voix de l’udzima comptait. RFIC servait non pas pour redorer l’Islam mais plutôt pour une vitrine aux pays riche du golf. Le parti « udzima » et les affreux mercenaires se confrontaient au seul parti vaillant de l’époque le front démocratique. Malheureusement, des militants du FD ont perdu la vie pour la liberté de notre pays. Qu’ils reposent en paix.
ON CONTINUE A INSTRUMENTALISER L’ISLAM
Les prêches de l’ex-président SAMBI l’ont fait connaître et l’ont aidé pour accéder à la magistrature suprême du pays. L’échec cuisant des politiques l’a beaucoup aidé. Les comoriens ne sachant pas où se tourner, ont vu en cet homme coiffé d’un ruban mesurant huit mètres, la taille de l’intestin humain, un homme digne de confiance. Sambi est un homme juste, intègre et honnête, tout le contraire de ceux qui nous ont dirigés. Mais les comoriens n’ont pas tardé à voir la suite. C’était un mirage. Monsieur l’ex-président Sambi les a fait renter au paradis. Malgré tout le mal qu’il a fait, l’ex-président ne mérite pas la façon dont il est traité actuellement. Notre justice n’est pas indépendante. Les comoriens constatent la main du dictateur AZALI.
L’INSTAURATION DE L’IMAMAT( CALIFAT)
En 2016, Monsieur AZALI ASSOUMANI BOINAHERI a été réélu président de l’Union des Comores par le peuple comorien, grâce au soutien de l’ex-président SAMBI. La tournante tourne ! On joue au jeu de passe-passe. Mais un jour ça coince. Et ce qui est arrivé. Mais comme il est animé d’une mauvaise foi, c’est toujours le cas, il lui fallait un autre titre. C’est là où le petit mufti entre en jeu et le nomme « IMAM GHAZALI », en le comparant au célèbre soufi d’origine persane (1058-1111). Il s’appelait Abû Hamid Ibn Muhammad al-Ghazali. Rassurez-vous les deux n’ont rien en commun. Le vrai est un grand savant musulman qui a marqué, en beauté, l’histoire de l’islam. Le notre est un homme assoiffé de pouvoir.
AZALI ASSOUMANI est prêt à faire couler de sang pour s’éterniser au pouvoir. Il veut instaurer un califat dans lequel tous tout le monde l’obéirait. Dans ses manœuvres machiavéliques, il a le soutient d’un mufti qui au cours du temps a perdu toute crédibilité. Le mufti actuel n’a plus que le titre pour se vanter. Et lorsque les citoyens veulent exercer leurs droit de manifester ou de se réunir, subitement on dégaine la parole sacrée d’Allah soubhanahou wa taala. Notre Dieu a dit dans le verset 59 de la sourate 4 : « Ô vous qui croyez obéissez à Dieu, obéissez au Prophète et à ceux d’entre vous qui détiennent l’autorité ». Une fois cette arme redoutable sortie, tous les musulmans(104%) se taisent. C’est Dieu qui nous ordonne d’obéir à nos autorités. Ainsi va la vie.
Ces derniers temps, les comoriens sont déboutés. Leur religion est malmenée. Il faut changer cela.
QUELQUES UNES DE MES PROPOSITIONS
Un célèbre religieux a dit « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Cette déclaration limite bien le domaine de chaque autorité.
Nos nombreux oulémas, fundis, cadis, hatubs et autres hommes religieux devraient se retrouver dans une institution. La création de l’autorité religieuse sera bénéfique dans tous les cas. Elle gagnera en indépendance, contrôlera et gérera les affaires purement religieuses. Cela rehaussera l’image tant ternie de l’islam. Le grand mufti qui sera élu par ses pairs, au sein de cette institution, retrouvera plus de crédibilité que le mufti, de nos jours, nommé par le président de la République. Le financement de cette institution devrait être garantie par les fidèles à travers les mosquées. Il n’est pas question que l’institution soit financée par l’état. Il en va de l’indépendance de l’autorité religieuse. C’est ainsi que nous rendrons une belle image de sainteté à notre religion, l’Islam.
Et pour ce qui est des affaires socioéconomiques militaires et politiques, nos politicards s’en chargeront.
Je veux dire, ils continueront à pratiquer la politique du « ventre » jusqu’à ce que le peuple prenne conscience et qui la jette en fer. La séparation de l’Islam et l’état permettra de mettre en évidence les capacités de nos politiques à réfléchir sur un vrai programme de société et cesser de citer les versets du coran qu’ils méconnaissent.
QUE RISQUE NOTRE PAYS EN CAS DE LA NON SEPARATION DE L’ISLAM ET L’ETAT ?
Actuellement, les politiques bénéficient de rapports de forces favorables. Ce sont eux qui manipulent la religion en leur faveur. Ils utilisent l’islam pour des fins politiques. Le jour où le vent se tournera contre eux, et que les religieux prennent le dessus, ce ne sera plus une République bananière que nous aurons. Ils installeront un état islamique. La loi sera « LA CHARIA ». Nous espérons ne jamais connaitre cela. Tous les pays qui vivent sous la « charia » comme loi ne connaissent que misère, dictature et désolation.
Par Said ABDOU MHOUSSINE
Par Said ABDOU MHOUSSINE
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