Zahara Salim est la première femme médecin aux Comores. Avec le soutien d’Action Damien, elle travaille au service dermato-phtisiologie d...
Zahara Salim est la première femme médecin aux Comores. Avec le soutien d’Action Damien, elle travaille au service dermato-phtisiologie de l’hôpital d’Anjouan, où l’on traite les personnes atteintes de la lèpre et de la tuberculose. Mais qui est cette femme d’exception ?
Une carrière exemplaire
À 50 ans, la docteure Salim a déjà accompli beaucoup. « À travers mon travail, dit-elle, je pense que j’ai contribué à améliorer la santé de la population. » Après tout, elle est médecin depuis plus de 20 ans !
Son secret ? La persévérance ! « J’ai fait beaucoup d’efforts pour aider mes patient·e·s. Beaucoup de villages étaient inaccessibles en voiture : je marchais parfois 2 heures pour me rendre chez un·e patient·e. Ensuite, il fallait encore rentrer ! » Elle n’a jamais baissé les bras.
Optimiste, elle constate qu’il y a du progrès. « Il y a de moins en moins de mutilations des suites de la lèpre, dit-elle. Le dépistage se fait plus rapidement grâce au renforcement des équipes, au dépistage actif et aux mini-campagnes de sensibilisation. » La lutte contre la tuberculose n’est pas en reste : « Grâce au Fonds mondial et aux nouvelles stratégies, nous sommes plus efficaces. »
Elle ne voudrait changer de service pour rien au monde. « Dans les autres services, les patient·e·s paient tout. Dans mon service, avec l’aide d’Action Damien, on sait que tout le monde sera soigné sans payer. » Et ça, ça n’a pas de prix !
Une dirigeante hors pair
En tant que cheffe de service, la docteure Salim a une approche toute personnelle. Elle travaille avec empathie et gentillesse. « Il faut bien accueillir les patient·e·s, et être proche de son équipe. On me dit parfois que je suis trop proche des patient·e·s et du personnel, [next] mais je ne suis pas d’accord. Si c’est nécessaire, je me fâche. »
Un modèle pour les jeunes filles
À l’hôpital d’Anjouan, « il y a une femme médecin », disent les locaux. Ce n’est pas compliqué, elle est la seule. Zahara Salim en est fière.
Elle raconte comment tout a commencé : « C’est mon père qui m’a convaincue d’étudier la médecine. Je pensais que les études seraient trop difficiles, mais il m’a dit : ‘Tu crois que le cerveau des garçons est différent de celui des filles ?’ » Sur ses conseils, elle a ainsi cassé les codes et inspiré d’autres filles à suivre cette voie. ©Action Damien
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