Une proche des victimes s'exprime: "Faut-il retenir qu'à Dzahani la Tsidje, on protège les violeurs de mineurs?" ...
Une proche des victimes s'exprime:
"Faut-il retenir qu'à Dzahani la Tsidje, on protège les violeurs de mineurs?"
A Dzahani la Tsidje, le père qui a soutenu sa fille à porter plainte contre son violeur a été expulsé d’un Madjiliss par la notabilité de la ville. Son seul tort : avoir voulu dénoncer les agissements d’un violeur.
Il y a quelques semaines de cela, un homme a été condamné par la justice française de viol sur mineurs (sa nièce et sa fille) et se trouve en ce moment même en prison. Mais la famille du violeur compte se venger de ceux qui ont osé demander justice pour leurs filles violées pendant plusieurs années par ce pervers psychopathe.
Plusieurs notables venus de France et proche de l’accusé ont décidé de leur propre chef que la famille des victimes serait tout bonnement bannie.
Double peine pour la famille des victimes qui a refusé de garder le silence et qui a demandé que justice soit faite. On leur interdit le droit d'assister à des mariages, [next] ou même à des prières publiques. Et si jamais un des leurs venait à vouloir se marier ou venait à mourir, personne je dis bien personne n'ira chez eux et ce pendant 20 ans.
La question qui se pose est celle-ci : musulmans que vous êtes, pensez-vous vraiment que cette famille mérite ce châtiment ? Faut-il retenir qu'à Dzahani la Tsidje on protège les violeurs de mineurs au point de bannir la famille des victimes au lieu du coupable ?
Concernant la question du bannissement, il faut savoir que celui-ci avait été décrété par une poignée de notables résidant en France et qu’il n’avait à aucun moment concerté les notables au pays. Ils ont dans leur coin décidé de bannir une famille entière pour venger leur frère, cousin, amis qui croupit en prison. Est-ce aujourd’hui normal de laisser quelques personnes détruire la vie d’une famille sur plusieurs générations et surtout lorsque cette même famille n’a commis aucun crime, au contraire elle en a subi un ?
A Tsidjé, la contre-attaque s’amorce, les jeunes du village et certains grands foundis s’insurgent de cette décision arbitraire, des réunions clandestines sont même organisées pour [next] trouver une solution et aider cette famille injustement bafouée. C’est décidé, en cas de maintien de cette décision, ils ne participeront à aucun des rassemblements du village. Si cette famille est bannie, ils le seront tous !
Le frère du père banni refuse de se marier si son frère n’est pas réhabilité, pareil pour le neveu de celui-ci ! La mobilisation est là. Une réunion a lieu le lundi 09/07 dans l’après-midi. Les notables se rendent très vite compte qu’ils ont été bernés par la famille du coupable, qui ont essayé à coup de mensonges et de manipulations de justifier leurs actes.
A l’issue de cette réunion, il a été décidé que ce bannissement était injustifié et est donc annulée. Soulagement pour la famille mais un goût amer quant à l’injustice subi et à l’impunité de ces hommes.
Nous apportons tout notre soutien à la famille qui a vécu des moments très difficiles. Beaucoup de choses ont été dites sur cette affaire, des choses vraies, mais beaucoup de choses fausses. Nous espérons qu’un jour les victimes de ce bourreau et leur famille pourront nous apporter leurs témoignages. Avec le temps, cela arrivera surement. Par Faïza Soulé Youssouf
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