15e jour de mobilisation à Madagascar. Samedi 5 mai, les députés de l'opposition ont organisé des rassemblements dans toutes les grande...
15e jour de mobilisation à Madagascar. Samedi 5 mai, les députés de l'opposition ont organisé des rassemblements dans toutes les grandes villes de l'île. Si la Haute cour constitutionnelle leur a donné en partie raison jeudi en retoquant plusieurs articles des nouvelles lois électorales adoptées au parlement un mois plus tôt, la stratégie des députés de l'opposition et des manifestants est bien de continuer à occuper la rue jusqu'à la démission du président de la République.
Des manifestants de l'opposition défilent dans les rues d'Antananarivo, la capitale de Madagascar, le 23 avril 2018. © REUTERS/Clarel Faniry Rasoanaivo |
En province, plusieurs milliers de manifestants ont suivi l'appel des députés de l'opposition ce samedi, notamment à Tulear, Majunga, Tamatave ou encore Fianarantsoa. Ils étaient environ 15 000 dans cette grande ville située à 400 kilomètres au sud de la capitale. A Antananarivo, ils étaient plusieurs centaines sur la place du 13 Mai.
Pour Edouard, chauffeur de taxi, « qu'on manifeste ou pas on est déjà dans la crise ». Alors, affirme-t-il, « si on doit rester ici tous les jours on le fera. Même si on doit mourir ici c'est pas grave mais on ne supporte plus tout ça. On est déjà dans la galère. Nous n'avons plus peur. Moi je n'ai plus peur en tout cas ».
Au fil des jours, la contestation contre les lois électorales s'est muée en ras le bol général à l'égard du pouvoir. Etudiante en droit, Mampionona s’indigne : « Nous sommes pauvres. On paie 800 ariary l'équivalent d'une tasse de riz et le président ne fait rien. Qu'il mange à sa faim cela ne nous dérange pas mais il devrait se rendre compte à quel point nous sommes dans la galère. On n'a plus rien dans nos marmites. On n'accepte plus qu'il reste là ».
Emmanuel, fonctionnaire à la retraite compte également rester dans la rue. Si, « au début », il n’était là que pour « contester les lois électorales », son engagement a « pris une autre tournure après les morts qu'il y a eu lors de la première manifestation ».
Le 25 avril, les députés de l'opposition ont déposé une requête en déchéance du président de la République à la Haute cour constitutionnelle. Ils expliquent aujourd’hui que la réponse de l'instance à leur demande déterminera la suite de leur mouvement. RFI