MARAHABA FUNDI SAMBI Le délire (définition Larousse : agitation extrême, frénésie, exaltation causées par des passions violentes, entho...
MARAHABA FUNDI SAMBI
Le délire (définition Larousse : agitation extrême, frénésie, exaltation causées par des passions violentes, enthousiasme exubérant, dépassant la mesure) mais c’est aussi, selon toujours Larousse, « perte du sens de la réalité se traduisant par un ensemble de convictions fausses, irrationnelles, auxquelles le sujet adhère de façon inébranlable ».
Nous en tenant à ces définitions, il ne serait pas erroné de dire que certains de nos compatriotes sont bien dedans dès qu’ils pensent, le temps d’une fraction de seconde, à Monsieur Sambi. Il suffit de voir la foule, ce 12 mai, à l’aéroport de Hahaya pour s’en convaincre. Les vedettes du journalisme-culte, spécialisés dans les VO en direct ont eu quelque chose à se mettre sous la dent.
J’ai toujours cru que le président d’honneur du Juwa, (parti de l’ancien raïs), agit sur ses ouailles en véritable gourou, exerçant sur elles une véritable fascination. On n’est pas loin des propos d’un tristement célèbre lieutenant d’un autre tristement célèbre leader européen qui, au siècle dernier, disait n’avoir pas de conscience, la seule qu’il en avait s’appelant Adolf Hitler.
Comment penser autrement quand tout le monde sait ce que monsieur Sambi a fait de son pays en cinq ans de pouvoir seulement ? A l’appui de mes propos, ses affirmations devant la commission d’enquête parlementaire sur la citoyenneté économique et les conclusions de son rapport où il est affirmé ce que tout le monde sait. A l’appui de mes propos, aussi, les demi-vérités et les mensonges par lui racontés ici et là - démentis par ses réponses aux questions des enquêteurs - consignées par écrit et par audio lors de son audition devant la commission.
Le délire qui a saisi certains de mes compatriotes depuis plusieurs jours voire plusieurs semaines et dont l’apogée a été atteint ce 12 mai trouve son explication dans la capacité de Sambi à savoir manier le verbe, haranguer les foules. Tribun hors pair, il séduit – à l’exception des enquêteurs de la commission parlementaire – rien qu’en ouvrant la bouche. On soulignera que le Comorien, moyen notamment, voit toujours en ces tribuns dont Sambi fait forcément partie des héros.
Le délire du retour du leader de Juwa a été poussé à l’extrême ces trois derniers jours lorsque des bateaux de la marine indienne en escale à Moroni ont été attribués à M. Sambi, suscitant lubies et commentaires euphorisants chez certains de ses partisans qui le voyaient déjà au palais de Beit Salam, boutant dehors celui-là qui « n’est pas d’ici » mais « venu d’ailleurs ».
De retour au pays après plusieurs mois d’absence dont il est le seul à connaître les raisons, Sambi savait et sait qu’il n’a aucune inquiétude à se faire. Les Comores comptant parmi l’un des rares pays au monde à n’avoir jamais eu de réfugié politique, pourquoi son retour chez lui ne ressemblerait pas à son séjour à l’étranger sans faire de lui un héros ?
Le retour de Sambi à Moroni ce 12 mai dans son pays est un non-événement, c'est tout simplement la fin des délires. A ce propos, nous disons tout simplement, marahaba fundi Sambi.
Par Mohamed Hassani