Châteauroux. Samedi, dans le quartier Vaugirard, une altercation s’est jouée à coups de machette. L’agresseur a été jugé hier, en comparuti...
Châteauroux. Samedi, dans le quartier Vaugirard, une altercation s’est jouée à coups de machette. L’agresseur a été jugé hier, en comparution immédiate.
L’homme, père de famille, sans emploi, s’exprime calmement. Samedi, en milieu d’après-midi, il n’avait pas bu, il n’avait pris aucune substance illégale. Sobre, il a sauté de sa voiture alors qu’il roulait rue des Pépinières, dans le quartier Vaugirard à Châteauroux. Il s’est emparé d’une machette de 60 cm qui se trouvait sur sa plage arrière, et il l’a levé contre la victime. Il venait de reconnaître l’homme avec qui il a un différend depuis deux ans.
A l’époque – et encore aujourd’hui –, le prévenu propose ses services en tant que mécanicien, payé au noir. Le président fait remarquer qu’il n’a pourtant aucun diplôme de mécanique. « Je lui ai réparé sa voiture, mais il manquait une pièce. Quand je l’ai eu, il est revenu et m’a dit que c’est moi qui devais lui donner de l’argent, parce qu’il avait dû ramener sa voiture au garage. Et il m’a frappé à la tête. » Des faits qui remontent à 2015.
“ Je voulais juste lui faire peur ” Une version qui diffère largement de ce que raconte la victime. « Il dit que vous n’aviez jamais la bonne pièce, que vous lui faisiez acheter d’autres éléments », objecte le président Bataillé qui essaie de comprendre le pourquoi d’un tel geste, avec une telle arme.
L’agressé se présente à la barre, avec une main bandée. La lame de la machette l’a atteint au niveau du pouce. « Deux fois déjà, depuis deux ans, j’ai dû appeler la police parce qu’il montait chez moi et me disait de sortir pour qu’on règle ça », explique la victime.
L’homme n’a eu que le temps de se saisir des chaises sur lesquelles lui et un ami étaient assis, pour tenter d’en faire des boucliers. L’agresseur a tenté de l’atteindre à travers les barreaux desdites chaises. « Un témoin dit que vous avez levé la machette, que vous cherchiez un angle pour l’atteindre », insiste le président. Le prévenu nie. « Je ne voulais pas lui faire de mal. Je voulais juste lui faire peur. »
Une justification qu’il répétera à plusieurs reprises selon lui. « Dès que mon ami m’a dit de lâcher la machette, je me suis laissé faire. »
Une relecture des faits d’après les autres témoignages. C’est le passager de la voiture qui aurait ceinturé l’agresseur, afin de lui faire lâcher l’arme et de la faire remonter dans le véhicule. « Ce qui devient plus clair, au fil de cette audience, c’est que l’acte est prémédité », souligne le vice-procureur Josserand. Ce dernier souligne la volonté de vengeance de l’agresseur et rappelle les propos que le prévenu aurait tenus juste après les faits.« Je lui avais promis que j’irais en prison à cause de lui parce que je le frapperais. » Pour le parquet, le caractère dangereux du prévenu est avéré, il demande donc un mandat de dépôt et trois ans de prison.
« Il a la rancune tenace », convient l’avocat du prévenu, Me Dubois-Dinant, qui tente une explication culturelle (son client est originaire de Mayotte) pour expliquer la possession d’une telle machette. Quant à la peine demandée, elle lui paraît excessive. « Il n’y a aucune condamnation pour des faits de violence à son casier. »
Le tribunal a modéré les réquisitions sur les formes de la peine : l’homme est condamné à trois ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve qui compte l’interdiction de port d’arme, l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et l’obligation de l’indemniser. La machette a été confisquée. Publié par lanouvellerepublique.fr