QUESTION DU JOUR : AZALI S'APPUIE SUR CERTAINES CRITIQUES FAITES PAR RAPPORT À LA COMPOSITION DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE POUR J...
QUESTION DU JOUR :
AZALI S'APPUIE SUR CERTAINES CRITIQUES FAITES PAR RAPPORT À LA COMPOSITION DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE POUR JUSTIFIER LA DÉCISION DU 12 AVRIL 2018
Personnellement, je suis pour une Cour constitutionnelle composée de magistrats de formation. Mais là n'est pas la question. La question est de savoir comment un chef d'État, arbitre et modérateur du fonctionnement régulier des institutions, peut-il s'arroger les pouvoirs du souverain pour modifier, ne serait-ce que provisoirement, la Constitution.
Ici, il ne s'agit pas de l'application de l'article 12-3 comme voudraient nous faire croire nos contradicteurs. Il s'agit d'un démantèlement et d'une liquidation pure et simple d'une institution constitutionnelle par le pouvoir exécutif.
L'article 12-3 cité dispose dans son alinéa 2 que "[les] mesures [d'exception] doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux institutions constitutionnelles, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission".
Or, si vous regardez bien le décret N°18-023/PR du 13 avril 2018, ce ne sont pas des mesures permettant à la Cour constitutionnelle d'accomplir dans un futur proche leur missions constitutionnelles. Non. Ce décret signe l'arrêt de mort de la Cour constitutionnelle. Ce n'est pas une mesure provisoire. Et c'est la raison pour laquelle on parle de COUP D'ÉTAT.
Ce qui s'est passé dans ce pays le 12 avril 2018 ressemble beaucoup à ce qui s'est passé en France le 2 décembre 1851, avec le coup d'État de Louis Napoléon : un ministre de l'intérieur omniprésent et omnipotent, la liberté de réunion et d'expression aux abois. Tous les ingrédients sont là pour l'installation d'un pouvoir personnel. Alors, reste à savoir si on nous dirige droit devant un "Sedan" à la comorienne ou si les forces de l'opposition et la société civile réussiront à stopper Azali avant que cela ne soit trop tard.
Par Abdoulbastoi Moudjahidi