Au moment où la France rend hommage au Lieutenant-colonel Beltrame mort en opération commandée au Super U de Trèbes ; au moment où le monde...
Au moment où la France rend hommage au Lieutenant-colonel Beltrame mort en opération commandée au Super U de Trèbes ; au moment où le monde militaire, sous le choc, enterre cet ancien de l’Ecole Militaire Interarmes qui a su vaincre la peur et l’intégrisme, je ne peux qu’avoir une profonde pensée à notre Beltrame à nous, je veux nommer le Colonel Soilihi Mohamed.
Communément connu sous le surnom de « Campagnard », Soilihi, alors Capitaine a su nous commander pour tenir tête aux mercenaires de Bob Denard qui, en 1994, voulaient s’emparer de la Radio Comores pour annoncer le renversement, par coup d’Etat, du Président Saïd Mohamed Djohar.
Alors que certains officiers ont rejoint les affreux des les premiers heures du coup d’Etat pour lancer l’assaut contre nous au siège de la radio nationale, le Capitaine nous a motivé et a organisé la résistance de 5h30 à 19h lorsque les hommes de Denard appuyés par des éléments de l’armée Comorienne sont montés à l’assaut et nous ont encerclé dans l’obscurité totale.
Au bout de 12 heures de combat, le Capitaine Soilihi a été grièvement blessé à la jambe. Il en garde les séquelles aujourd’hui.
En guise de reconnaissance au service rendu à la nation le Capitaine Soilihi a été « récompensé », sous le Président Taki : Tel un malfrat, il a été casé dans un bureau de la Présidence sans réelles fonctions. Le soldat Hairdine mort, ce jours-là, sur le champ de bataille est passé aux oubliettes.
Ses autres compagnons de combat, officiers, ont été affectés à Anjouan (moi), à Mohéli (Capitaine Chaharane), et à la cuisine de l’Enfag (Capitaine Maoungoina, paix à son âme).
Au Colonel Soilihi, un frère d’armes reconnaissant.
Par Rachadi Abdallah