Les assises dites de la CRC pour n'avoir pas été suffisamment inclusives et transparentes viennent de se tenir. Des recommandati...
Les assises dites de la CRC pour n'avoir pas été suffisamment inclusives et transparentes viennent de se tenir.
Des recommandations ont été formulées dans le but d'améliorer le fonctionnement de notre cher Etat. Certaines de ces recommandations comme la suppression des vice-présidences sont salutaires puisqu'elles nous débarrassent de postes budgétivores inutiles. Mais d'autres, injustifiées et incompréhensibles, suscitent notre inquiétude.
Il convient de rappeler que la tournante a été conçue pour calmer la colère et la frustration des uns et des autres en permettant à chaque île d'accéder à la magistrature suprême, ce que nous avons vécu et apprécié lors du premier cycle d'expérimentation de ce nouveau système.
Si aujourd'hui les assises, rêvées nationales mais qui ont fini par être une rencontre d'un parti ayant invité le peuple, proposent de rendre le mandat du Président immédiatement renouvelable en autorisant le Président sortant à tenter une ré-élection lors du tour d'une autre île, alors là tout est faussé.
Je sais que l'actuel Président ne peut menacer l'élection d'un anjouanais lors des élections de 2021 car les anjouanais ne vont tout simplement pas voter pour lui. Par contre, il y a le risque qu'un Président sortant d'Anjouan puisse remporter la victoire lors des élections de Mohéli, empêchant ainsi à l'île de Djoumbe Fatima de produire un deuxième Président et créant ainsi une animosité non désirée entre deux îles soeurs.
C'est ainsi que je propose que l'on se donne la peine de prendre ce point de vue en considération en améliorant les recommandations des assises pour nous éviter des ennuis dans l'avenir.
Je suis aussi d'avis qu'il n'est pas judicieux d'étendre les primaires aux deux autres îles. Il faut laisser l'île à laquelle échoit la présidence tournante de faire son choix librement sans ingérence aucune. Si l'on estime que ce changement est sage aujourd'hui, je me demande alors pourquoi l'actuel Président n'avait pas accepté la participation de citoyens issus des autres îles aux primaires de Ngazidja, clamant que c'était le tour de son île natale.
Je suis perturbé par le constat selon lequel on fait tout pour diriger un pays uni quand on est au pouvoir mais on ne pense qu'aux intérêts de son île quand on se retrouve dans l'opposition.
N'est il pas temps d'exiger de nos politiciens qu'ils soient nationalistes qu'ils se trouvent au pouvoir ou à l'opposition? Tout n'est pas perdu cependant concernant les assises. Elles n'ont pas été assez inclusives et transparentes. Mais il n'est jamais trop tard pour mieux faire.
Inspirons nous de la pétition des 43. Considérons que les assises qui viennent d'être organisées constituent une étape d'un processus potentiellement long pour doter le pays du système le plus approprié. Fixons nous comme objectif de recueillir les points de vue de l'exécutif d'Anjouan et de l'opposition. Pensons à organiser des assises complémentaires dans les mois à venir. Cela ne fera qu'honorer nos dirigeants et notre pays. Bannissons l'exclusion.
Babayou Houmadi, observateur de la vie politique des Comores.