Croyons-nous réellement qu'en voulant, avec ces assises, faire le procès de ceux qui ont gouverné ce pays, nous puissions aboutir à aut...
Croyons-nous réellement qu'en voulant, avec ces assises, faire le procès de ceux qui ont gouverné ce pays, nous puissions aboutir à autre chose qu'encore plus de haine entre nous? Ceux qui ont gouverné hier sont encore là, parmi nous.
Si nous voulons faire des procès, pourquoi ne pas renforcer et autonomiser notre appareil judiciaire et laisser les assises pour un véritable projet de reconstruction d'une nation en faillite? Pourquoi ne pourrions-nous pas prendre l'exemple de l'Afrique du Sud? Ce pays frère nous a donné deux grandes leçons: La récente Commission Vérité et Réconciliation qui a réussi à adoucir les plaies d'une histoire douloureuse.
Mais si nous remontons plus loin en 1955, l'ANC envoya 50 000 volontaires dans les villes et bidonvilles de tout le pays pour recueillir les demandes de la population. Le 26 juin 1955, la charte de la liberté fut signée à Kliptown, veritable projet de construction de la future nation sud africaine. Mais les sud-africains étaient plus fins que nous et n'ont jamais inclu des procès dans ce processus.
Reconstruisons une nation juste et la justice s'occupera des malfrats de notre histoire. Sinon continuons à confondre le passé et le futur et nous resterons les prisonniers de nos incertitudes à tout jamais.
Antoisse Ezidine