L’éminent théologien Mohamed Bajrafil était l’invité de l’Union Générale des Etudiants de Mitsoudjé à la Place Bagani ce jeudi 21 décembre ...
L’éminent théologien Mohamed Bajrafil était l’invité de l’Union Générale des Etudiants de Mitsoudjé à la Place Bagani ce jeudi 21 décembre 2017, après la salat Al Icha.
Le spécialiste des sciences religieuses est venu faire une conférence autour de la thématique : cohésion sociale en Islam. Le conférencier était entouré du professeur de philosophie Mohamed Issimaila et d'un modérateur en la personne de Badroudine Badoro, devant un public de plusieurs centaines de personnes et en présence du Président de la République Azali Assoumani.
Avant de commencer son exposé, le Dr Mohamed Bajrafil s'est réjouit d'avoir dans son pays un président de la République qui maitrise les préceptes de l'Islam, les Hadiths et qui marque sa présence dans les mosquées d'une manière régulière et constante. Une qualité rare chez les dirigeants des pays musulmans, qu'il partage, selon le Professeur Bajrafil avec le Président Recep Tayyip Erdogan de Turquie.
Il a également saisi l'occasion pour rendre hommage à ses professeurs Mohamed Issimaila et Mohamed Toihiri présents dans l'assistance ce jeudi soir à Mitsoudjé.
La Sourate Kouraich du Saint-Coran
Le Professeur Mohamed Bajrafil s'est appuyé sur plusieurs Hadiths, mais surtout sur la Sourate Kouraich pour parler de ce sujet important dans la vie du musulman, à savoir la quiétude et la stabilité en communauté. « La paix est assimilée à de la nourriture, tant elle est nécessaire pour la vie humaine. Allah par la voix du Prophète Haroun a dit que la paix est plus importante que la Foi. Et selon le Prophète Muhammad SAW l'intégrité physique de l'Etre Humain est plus importante que la Kaaba » a dit le Professeur Bajrafil. « Allah n'aime pas les gens qui font de la négation systématique et systémique de tout et de rien. Et le professeur s'est étonné de cette culture de la négation, cette absence d'ouverture et de respect des idées de l'autre, dans notre pays et notamment dans ces espaces de discussions que sont les réseaux sociaux et dans la communauté des Oulémas.
L'interprétation de l'Islam
Le Professeur Bajrafil a dénoncé les querelles inutiles dans l'interprétation du Fikh et des Hadits. « Je regrette qu'il puisse y avoir des gens dans notre pays, qui se disputent sur des futilités, comme la longueur des barbes, alors que nous sommes à une époque où des gens vont sur la lune. Il n'est pas acceptable de vouloir imposer une interprétation sur une autre. Et c'est d'autant plus important que ces conflits entre musulmans, sont manipulés par des ennemis de l'Islam » a poursuivi Mr Mohamed Bajrafil.
Professeur Mohamed Issimaila
Le philosophe et homme politique Mohamed Issimaila, peu avant la conclusion du Professeur Bajrafil, a pris la parole d'abord pour s'émouvoir et manifester sa fierté de voir un jeune comorien être dans le cercle très fermé des spécialistes de théologie en Europe et dans le Monde. Ensuite dire son embarras de devoir apporter une contribution intellectuelle dans un sujet aussi éminemment religieux et en présence d'une aussi grande sommité du domaine. « La cohésion sociale c'est le fil qui tient la communauté. Et quand ce fil se casse, l'idée même de citoyen perd tout son sens. Il n'y a rien dans l'Islam qui appelle à la division. Aussi les querelles entre Oulémas dont le Professeur Bajrafil a fait allusion ne devraient pas exister. » a dit Mohamed Issimaila. Puis d'une manière très habile le Professeur de philosophie a fait une liaison entre ce rendez-vous républicain des comoriens et la cohésion sociale. Un rendez-vous qui n'est rien d'autre selon lui qu'une réflexion collective sur les codes et les règles du vivre-ensemble aujourd'hui et demain. « Lorsqu'il y a un conflit, il est plus que nécessaire dans une réconciliation qu'il y ait la présence de tous les protagonistes. Mais en l'espèce dans ce rendez-vous républicain nous sommes en harmonie et ceux qui sont présents peuvent suffire. Mais il est certain que la présence de tous aurait été encore nettement mieux pour la construction du vivre-ensemble » a conclu le professeur Mohamed Issimaila.
Et enfin le Président de la République a pris la parole quelques minutes pour insister sur le fait que nul n'a la science infuse et qu'il est plus que vital que nous arrivions à respecter nos positionnements intellectuels et nos différentes interprétations de l'Islam des 4 grands Rites. « La paix est le berceau de la vie et il appartient à l'Etat de prendre ses responsabilités pour préserver la paix civile et je vous assure que nous le ferons » a dit le Président de la République.
Le conférencier prit la parole pour le mot de la fin et dire son émotion de venir dans son pays pour transmettre ce qu'il a appris et pour que cela puisse servir au bien-être social et à l'émancipation. Beit Salam