Budget insincère d'Azali: L'amateurisme au sommet de l'Etat
En décembre 2016, nous pointions du doigt la loi de finances 2017 dans un article intitulé "LE BUDGET 2017 REJETÉ, MAIS POUR LES MAUVAISES RAISONS". Nous mettions en garde le Sirikali d'Azali en ces termes:
"l’ambitieux nouveau ministre des Finances Chaihane a présenté un budget révolutionnaire. Malgré ses bonnes intentions, son projet de loi ne répond pas, à ce que les économistes appellent, le principe de sincérité budgétaire.
Il faut une prévision raisonnable des ressources disponibles. Or le ministre nous explique que les recettes internes du pays passeront de 45 à 80 milliards, et les recettes globales atteindront les 125 milliards, mais il se garde bien de nous dire, comment cette performance se produira. "
Malgré nos alertes sur l'insincérité de cette loi de finances, que nous avons transmis à certains cadres du ministère des Finances, le gouvernement fit peu de cas de nos recommandations "vox clamantis in deserto".
Dans trois mois, l'année 2017 touchera à sa fin et comme il fallait s'y attendre, le gouvernement est loin de l'objectif des 80 milliards qu'il s'était fixé. Il y a quelques jours, le ministre des Finances a présenté, en toute hâte une loi de finances rectificative dégradant les prévisions de recettes de 80 à 64 milliards. Cet ajustement tardif de l'exercice budgétaire, révèle l'amateurisme avec lequel fut préparé la loi la plus importante pour notre économie.
Il fait nul doute qu'il faille augmenter nos recettes internes. Dans notre pays les recettes fiscales ne représentent que 12% du PIB. Pour qu'une nation se développe les prélèvements doivent représenter entre 25 à 50% du produit intérieur brut. Mais augmenter les recettes de manière substantielle ne se décrète pas. Cela exige des réformes permettant un meilleur recouvrement et une bonne sécurisation des recettes publiques, fiscales et douanières.
Comment le gouvernement pensait-il doubler les recettes collectées, sans restructurer de fond en comble l'AGID (administration générale des impôts et des domaines)? Par Comores Développement