Le centre hospitalier anti-peste à Ambohimiandra est débordé. Un malade non traité erre dans la nature. Il a fallu rajouter une troi...
Le centre hospitalier anti-peste à Ambohimiandra est débordé.
Un malade non traité erre dans la nature. Il a fallu rajouter une troisième tente au centre hospitalier anti-peste à Ambohimiandra (CHAPA), hier après-midi, pour accueillir les malades de la peste. Les chambres de l’hôpital ainsi que les deux tentes installées dans cet hôpital depuis l’apparition de cette épidémie de peste urbaine, sont pleines à craquer. « Il y a vingt deux malades hospitalisés au CHAPA, en ce moment. Six sont traités dans les chambres tandis que chaque tente abrite huit cas de peste probables », explique le Dr Manitra Rakotoarivony, directeur de la Promotion de la Santé au sein du ministère de la Santé publique. Faute de capacité d’accueil, des malades ont dû être transférés dans d’autres hôpitaux, comme au centre hospitalier universitaire à Anosiala, avant-hier. Là-bas, parmi les cinq malades traités, quatre sont des cas de transfert. Au centre hospitalier universitaire Joseph Raseta Befelatanana (CHU JRB), il y a douze malades, dont sept sont des nouveaux entrants. Au centre hospitalier Soavinandriana, on compte huit malades.
Afficher la suite...
C’est la dernière situation de la peste à Antananarivo à la date du 5 octobre, rapportée par le ministère de la Santé publique. D’autres formations sanitaires à Antananarivo, comme le centre de santé de base à Ambohidroa, prend aussi en charge des malades. Leur premier patient est un enfant de 29 mois. « Des ganglions sont apparus sur son cou. L’institut Pasteur de Madagascar (IPM) a confirmé qu’il est atteint de la peste bubonique, ce matin », a expliqué Olivia Virginie Rakotomanga, chef du fokontany à Avaratanàna Ambohidroa. Des longues files sont, en outre, constatées dans les centres de santé de base. « Des personnes présentant des états grippaux, comme de la fièvre, des toux, se précipitent chez nous. Jusqu’ici, nous n’avons enregistré aucun cas positif », explique un médecin traitant dans un CSB 2 à Antananarivo-ville.
Un évadé
Le risque de propagation de la bactérie s’avère sérieux dans la capitale. La plupart des cas sont victimes de peste pulmonaire. Au cours de cette semaine, un enfant admis dans un hôpital pour suspicion de peste, a été emmené en catimini par sa famille, sans que son traitement soit achevé, selon le Dr Manitra Rakotoarivony. Il risquerait de contaminer toutes les personnes en contact avec lui. Devant ce fléau, tous les chefs de fokontany à Antananarivo-ville ont été mobilisés pour le signalement des cas et le contrôle de la mobilité des habitants dans leur quartier. Les agents communautaires seront aussi formés pour la recherche active des cas.
Le ministère de la Santé publique envisage de faire une investigation profonde sur cette épidémie de peste qui sévit dans une vingtaine de districts et notamment, la capitale de Madagascar où cent un cas suspects sont enregistrés depuis le début de l’épidémie. « Ce n’est pas évident qu’un enfant soit contaminé alors que les autres membres de sa famille se portent bien », indique un médecin. Les médecins au niveau des centres de santé de base interpellent sur le manque d’équipement de protection individuelle. « Nous risquons de contracter la maladie si des cas surviennent dans notre service », lancent-ils. A Toamasina, le personnel de santé en a déjà fait les frais. Le maire de Toamasina, Elysé Ratsiraka interpelle l’État sur l’urgence d’un appel à l’aide international, pour la maîtrise de l’épidémie. « Ici, l’épidémie n’est plus maîtrisée », avance-t-il.
Miangaly Ralitera - Retrouvez cet article sur lexpressmada.com